Le premier tour des négociations entre le gouvernement congolais et les groupes armés congolais a pris fin le jeudi 27 avril 2022 à Nairobi au Kenya, sur les questions sécuritaires dans l’Est de la RDC. Ces négociations ne rencontrent pas l’unanimité de la population, analystes indépendants et hommes politiques congolais.
La société civile du Nord-Kivu, par le biais de son vice-président Edgard Mateso, estime que ces négociations violent les lois de la République et les dispositions de l’Etat de siège. « Ces négociations entrent en contradiction avec les lois congolaises et les dispositions de l’Etat de siège, par le fait que ce dernier consiste à imposer la paix, selon l’esprit de l’ordonnance et il y a aussi une loi qui a été votée au parlement selon laquelle on ne doit pas négocier avec les groupes armés et les intégrer dans l’armée congolaise pour ne pas la fragiliser ».
Pascal Bulemo, chercheur en sciences politiques sociales et administratives, préconise l’échec de ces négociations puisque, selon lui, les vrais acteurs des conflits dans l’Est de la RDC n’ont pas été associés aux échanges, en faveur de groupes armés étrangers. « Ces accords-là n’auront aucune valeur puisque selon la configuration de ce qu’on a vu c’est pour aller accompagner les idées des pays étrangers pour qu’ils puissent profiter de notre richesse », a-t-il estimé.
Pour sa part, Pr Augustin Muhesi, enseignant des sciences politiques dans certaines universités, demande le renforcement de la capacité opérationnelle des Forces armées de la RDC, afin de ramener la paix au pays. Il affirme que si l’armée est efficace et détient des capacités dissuasives, tous les groupes armés préfèrent déposer les armes et cesser la guerre.
Au moins 30 délégués, représentant les groupes armés de l’Ituri, du Nord et du Sud-Kivu ont pris part aux négociations qui se sont déroulées en présence des observateurs du Rwanda, de l’Ouganda, du Burundi, des Nations-Unies, de la CIRGL, des États-Unis et de la France.
Le facilitateur Uhuru Kenyatta, Président kenyan a exhorté les chefs de guerre congolais à choisir la voie de la paix.
Cette phase de négociations s’est achevée en l’absence des rebelles du M23 qui avait repris des hostilités dans l’Est de la RDC, alors que les consultations débutaient au Kenya. Ils auraient été immédiatement expulsés des négociations.
Ces négociations n’ont réuni qu’une vingtaine de groupes armés alors que l’Est de la RDC héberge une centaine, dont de rébellions étrangères.
La présidence Congolaise a fait savoir qu’un deuxième tour de négociations aura lieu prochainement.
Delphin Mupanda (Correspondant au Nord-Kivu)