C’est depuis le 6 mai 2021 que les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu sont sous l’état de siège. Décrétée par le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, le but poursuivi par cette mesure est de restaurer la paix dans ces deux provinces qui subissent les attaques de groupes armés. Un an après l’entrée en vigueur de cette mesure, plusieurs voix se lèvent pour exiger sa réévaluation.
Au cours d’une interview accordée au Groupe d’étude pour le Congo, Jean Bamanisa Saïdi, gouverneur de l’Ituri avant l’instauration de l’état de siège, pense que la mesure doit connaître une période transitionnelle qui devrait commencer par la réintégration des ministres provinciaux.
» Ce n’est pas un gouverneur militaire avec son vice et un petit cabinet qui peuvent gérer l’administration d’une province. Il y a des dossiers qui les dépassent et ne leur donne peut-être plus le temps de pouvoir gérer les opérations pour lesquelles ils sont là, et donc la première chose serait d’abord de remettre le fonctionnement normal par rapport à la Constitution », a-t-il déclaré.
Il estime, par ailleurs, que les gouverneurs et les vice-gouverneurs devraient plutôt être en veilleuse mais à la disposition du Premier ministre et du Chef de l’Etat pour des missions spécifiques et pas de s’assoir à ne rien faire ».
Et de conclure : « les autorités civiles ont toujours leur rôle à jouer et nous devons avoir cette période transitionnelle pour revenir plus tard avec une mission bien spécifique qui doit être donnée à l’état de siège parce que la mission doit être définie dans le temps avec des moyens, une programmation d’exécution et de désengagement », a-t-il conclu.
Selon le baromètre de Kivu, le nombre de morts lors d’attaques a plus que doublé dans la région sous l’état de siège.
Djodjo Vondi