Dans une mise au point faite lundi 8 novembre 2021 par son président Bertrand Bisimwa, le Mouvement du 23 Mars (M23) nie son implication dans des affrontements armés au territoire de Rutshuru entre les Forces armées de la République démocratique du Congo et une force négative.
Pourtant, Kinshasa a publiquement reconnu la participation de ce mouvement rebelle à l’attaque de cette partie du territoire national.
Bertrand Bisimwa rappelle que depuis plus d’une année, « notre organisation est engagée dans les pourparlers avec le gouvernement de Kinshasa où nos délégués ont séjourné et ont eu des échanges
très fructueux avec l’administration de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République et Chef de l’Etat ». Et ces pourparlers, poursuit-il, ont abouti à des conclusions « dont notre Mouvement attend impatiemment la mise en œuvre et croit en la bonne foi du Chef de l’Etat qui ne ménage aucun effort pour rassembler les fils et filles de ce pays autour d’un plan de paix définitive dans l’Est du pays, en particulier et sur toute l’étendue de la République, en général ».
Pour le M23, il est mal indiqué de croire que ce mouvement s’engage dans des hostilités avec les Fardc ( Forces armées de la Rdc) en ce moment où le partenariat avec le gouvernement de la République se porte mieux et que tous les espoirs sont encore permis.
Mais en même temps, il reconnaît que ses combattants qui sont dans le territoire de Rutshuru depuis 2017 pour y attendre la réponse du gouvernement aux causes profondes du conflit ayant opposé les deux parties, « subissent des actes de provocation de la part de quelques éléments incontrôlés des Fardc depuis l’année 2020 ». Cependant, ajoute-t-il, « ils se sont toujours abstenus de répondre de peur de provoquer une nouvelle guerre inutile ».
On comprend dès lors que le M23 a fait trembler Rutshuru pour exercer une pression sur Kinshasa dont il attend la réalisation des promesses faites en sa faveur.
C’est une manière pour eux de dire à Félix Tshisekedi que » nous sommes encore là, et nous attendons toujours « , pense Gratien Murega, originaire du Nord-Kivu.
Ce dernier demande à Fatshi de ne pas céder à cette pression pour ne pas mettre en péril l’autorité de l’État dans cette partie du pays.
L’ennemi se démasque lorsqu’il dit ouvertement que » cependant, nous exigeons que les éléments incontrôlés déployés dans différentes positions de l’armée gouvernementale dans le territoire de Rutshuru soient relevés aux fins de mettre un terme aux actes de provocation auxquels ils se livrent malignement et éviter ainsi une confrontation dans cette zone… ». Le M23 n’a aucun ordre à donner à une armée régulière qui opère dans son propre territoire afin de rétablir la paix. Kinshasa est donc appelée à une vigilance tous azimuts.
LM
