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Beni : 10 ans de prison requis contre les 8 militants de Lucha à l’auditorat militaire, le verdict renvoyé à mercredi

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L’auditorat militaire de garnison Beni-Butembo a requis une peine de 10 ans de prison contre les 8 militants pro-démocratiques du mouvement Lutte pour le changement (Lucha) vendredi 15 janvier 2021. L’auditeur poursuit ces militants pour trois infractions à savoir : « sabotage, destruction méchante et menace à la sentinelle ».

Les avocats de la défense plaident pour la libération de leur clients car selon la défense, « c’est du bleuf tout simplement ». Elle parle des accusations montées de toute pièce.

Du côté des militants de Lucha, c’est une persécution judiciaire. « Déjà en nous poursuivant devant une juridiction militaire, la justice a montré qu’elle ne tient pas au droit », a dit Stewart Muhindo.

Il poursuit que durant tout le procès, le ministère public n’a pas réussi à apporter des preuves des faits incriminant ses collègues. Pour lui, « l’incohérence » dans la déposition des témoins en charge prouve que ces militants n’ont pas commis les faits pour lesquels ils sont poursuivis à la justice.

Les 8 militants de la Lucha ont été arrêtés lors d’une manifestation pacifique pour dénoncer l’inaction de la Mission de l’organisation des Nations-Unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) face au massacre continu des civils par des groupes armés à Beni (Nord-Kivu), et pour appeler à leur départ du pays. Les membres de la Lucha ont déclaré avoir été battus par la police au cours de la manifestation pacifique, blessant douze membres et arrêtant huit autres.

Parmi les membres arrêtés et battus se trouvait la défenseuse des droits humains, Consolée Mukirania, qui souffre d’une blessure à la tête et s’est vue refuser les soins médicaux appropriés, dénonce ses collègues. Ils ont été traduits devant le tribunal militaire de Beni-Butembo, alors qu’il s’agit de « civils non armé s» au moment de leur arrestation, regrette la Lucha.

Les membres de la Lucha estiment que « ces arrestations et ces procès arbitraires » sont des représailles pour le travail « légitime et pacifique » de l’organisation en faveur des droits humains.

« Au cours des dernières années, les membres de la Lucha ont été pris pour cible pour leur travail de défense des droits humains, faisant l’objet d’arrestations arbitraires, de détentions, de passages à tabac et d’homicides par des policiers lorsqu’ils ont demandé le respect de la démocratie et des droits humains », ajoute la Lucha.

Après le réquisitoire du ministère public et plaidoirie de la défense, le tribunal militaire a renvoyé pour mercredi le verdict.

Delphin Mupanda/correspondant au Nord-Kivu.

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