Au moins 8 personnes ont péri dans une attaque attribuée aux rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) au village PK20 sur la route Mbau-Kamango, en territoire de Beni (Nord-Kivu). L’attaque a eu lieu aux environs de 19 h dimanche 1ᵉʳ décembre 2024.
Les victimes sont en majorité des civils et un militaire des Forces armées de la RDC. Les assaillants ont pillé et incendié 4 maisons d’habitation, des boutiques, un motel et pillé une structure sanitaire, emportant quelques médicaments et intrants médicaux.
D’après des rescapés, les assaillants seraient venus du PK46 où leur passage était signalé depuis une semaine. Ils ont accédé à ce village grâce à un homme, l’otage qu’ils ont emporté depuis son champ.
« Ils sont venus de Mamene, ils avaient déjà pris en otage un homme et c’est lui qui les conduisait vers notre village comme pisteur. Nous avons été surpris par des coups de balles. Les militaires congolais sont venus en intervention pendant qu’il était déjà tard, ils venaient de se retrancher en brousse avec certains civils », a expliqué un rescapé.
Cette attaque intervient après presque deux ans d’accalmie sur cette route. Les populations locales plaident pour le renforcement des effectifs militaires dans la zone.
« Cette attaque pouvait être empêchée si on avait ici beaucoup de militaires. Ils étaient nombreux ici mais ils ont été dégarnis pour le front nord contre le M23. Ça c’est un mauvais signe du retour des tueurs dans notre entité qui vivait déjà une accalmie depuis plusieurs mois », a déclaré un habitant, sous couvert d’anonymat.
Cette attaque du PK20 intervient après quelques autres incursions des ADF dans le même secteur de Beni-Mbau. Le chef de secteur Léon Sivihwe reconnaît la menace qui pèse sur sa juridiction administrative.
« 3 groupements sur 4 que compte le secteur Beni-Mbau sont menacés. C’est pourquoi nous appelons notre population à beaucoup de vigilance et à alerter en cas de mouvement suspect. Nous appelons aussi les services de sécurité à se mettre au travail », a-t-il exhorté.
Des analystes des questions sécuritaires pensent que les ADF poursuivis dans la partie ouest de la RN44 cherchent à regagner leurs anciennes zones d’influence. La société civile et d’autres leaders communautaires appellent à plus de patrouilles dans la zone pour stopper les navettes des assaillants et les empêcher de revenir dans les zones jadis pacifiées grâce aux opérations conjointes des armées congolaise et ougandaise.
Delphin Mupanda/MCP, Nord-Kivu
