Au moins neuf personnes ont été tuées samedi 16 août 2025 au soir lors d’une incursion attribuée aux rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) à Oïcha, chef-lieu du territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu.
Les assaillants, vêtus d’uniformes similaires à ceux des Forces armées de la RDC (FARDC), ont investi le quartier Mbambi, situé au nord-ouest de la commune. Ils se faisaient passer pour des patrouilleurs avant de se livrer à des pillages de boutiques, magasins et habitations, tout en tuant plusieurs personnes.
« L’attaque a commencé vers 19h30. Ils nous disaient de ne pas avoir peur, affirmant être des patrouilleurs. Mais à leur retour, ils ont incendié des maisons et tué des habitants. C’est par la grâce de Dieu que nous avons pu nous échapper », témoigne un rescapé.
Le lendemain matin, la tension était vive dans la commune, où la population s’est rassemblée pour constater les dégâts. Selon la société civile, le bilan provisoire fait état de neuf morts, dont huit civils et un policier. Trois victimes ont été calcinées dans leurs maisons incendiées. Au total, plus de vingt habitations ont été réduites en cendres, ainsi que plusieurs commerces et motos.
« L’ennemi est parti de Komanda, passant par Boga, Eringeti, Mayimoya et Mulobya, en multipliant les tueries. Son arrivée à Oïcha démontre son niveau d’activité et sa capacité de nuisance », déplore un notable local.
Le député provincial Élie Mbafumoja appelle les services de sécurité à revoir leur stratégie :
« Les autorités doivent mettre en place un véritable plan de contingence pour rassurer la population et empêcher de nouvelles attaques. Ce n’est pas la première fois que les ADF frappent sur cet axe. »
Cette attaque s’ajoute à une série d’exactions attribuées aux ADF, groupe armé affilié à l’État islamique. Depuis plusieurs semaines, ils multiplient les incursions meurtrières dans les territoires de Beni et Lubero au Nord-Kivu, ainsi qu’à Mambasa et Irumu en Ituri. Rien que le mois dernier, plus de 300 civils ont été massacrés dans ces zones. Le week-end dernier encore, 44 personnes ont péri dans le secteur des Bapere, en territoire de Lubero.
Delphin Mupanda / MCP, Nord-Kivu