Après que l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) a cédé une partie (550 hectares) du Parc national des Virunga (PNVi) à l’État congolais, l’heure est à l’aménagement et lotissement de cet espace.
D’après Omar Kalisya, président de la société civile du territoire de Beni et membre de la commission chargée de l’aménagement et lotissement, plus de 2040 parcelles ont déjà été identifiées dont celles occupées et d’autres vides.
Cette commission note que certaines parcelles étaient déjà illégalement occupées par des personnes étrangères pour des raisons inconnues.
« L’acquisition des terres chez nous, ça pose problème. Nous avons retrouvé des parcelles des étrangers. Des ougandais, des kényans, etc. Mais la commission a été établie pour régulariser et recadrer ou arranger ce qui peut être arrangeable », a affirmé Omar Kalisya.
Ces parcelles ont été acquises illégalement par ces étrangers pendant que le conflit existait encore entre l’ICCN et la population riveraine du PNVi. Ils ont été couverts par certains congolais, indique Mwami Kasereka Wavene Clovis, chef du groupement Basongora.
Il indique que les personnes qui attribuaient sans compétences des actes doivent répondre de leurs responsabilités à l’issue du rapport de la commission mixte autorités territoriales et acteurs de la société civile, présidée par le chef de secteur de Ruwenzori.
« Pendant des tiraillements entre la population et l’ICCN, certains se présentaient comme des chefs de cette entité. Ceux qui vendaient des parcelles ou qui signaient des actes nous les appellons à la responsabilité. Chacun doit assumer la
responsabilité de ses actes. Nous allons d’abord identifier ces parcelles et donner rapport aux autorités et ce sont elles qui pourront décider de cette question », a-t-il expliqué.
Appel à une « vigilance sécuritaire »
La société civile de Kasindi appelle la population à la vigilance pour des raisons sécuritaires. Musubao Mbasa Marcel, président de cette structure, souhaite que ces terrains retrouvés entre les mains des étrangers soient récupérés pour la cause d’intérêt public.
« À travers cette situation, nous pouvons faire entrer des ennemis dans notre pays. Toutes ces parcelles là ne doivent pas être remises aux étrangers. Nous devons les récupérer l’intérêt public, tel que des marchés, des terrains, la construction des bureaux de l’État. Nous n’allons pas accepter que les étrangers occupent des parcelles ici [sans aucune procédure] », a exhorté Mbasa Marcel.
Kasindi est une zone située à la frontière entre la RDC et l’Ouganda. C’est une zone stratégique économique et sécuritaire car elle ouvre la RDC aux pays de l’Afrique de l’Est via l’Ouganda. Nombreuses personnes exhortent les autorités à prendre leurs responsabilités dans l’administration sécuritaire pour éviter l’envahissement et l’infiltration par des étrangers.
Delphin Mupanda/MCP, Nord-Kivu