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Beni paralysé : la population décrie la recrudescence de la criminalité urbaine

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Décrétée pendant deux jours, la première journée ville morte a été observée avec succès à Beni (Nord-Kivu) où les activités sont restées paralysées lundi 13 septembre 2021 malgré l’appel du maire et de la police au travail afin de ne pas déstabiliser l’Etat de siège.

La population exaspérée par l’insécurité urbaine qui gagne le terrain, caractérisée par des cambriolages nocturnes, les viols et autres violences et, celle entretenue par les rebelles des Forces démocratiques alliées (Adf), se dit ”surprise” de la dégradation sécuritaire 4 mois après l’instauration de l’Etat de siège.

« L’état de siège que nous espérions trouver solution à notre problème d’insécurité nous surprend. La situation s’est dégradée davantage. Nous vivons inquiétude permanente suite aux cambriolages par-ci par-là. Même nous Taximen nous souffrons aussi. Nous sommes souvent arrêtés en cours de route par des bandits qui nous dépouillent argent et téléphones et d’autres biens de grande valeur. On se demande si l’Etat de siège nous sécurise vraiment », s’est exprimé Paluku Mayalibo Alain, un taximen moto.

Pour monsieur Kambale « Nous refusons de travailler parce que l’insécurité devient très grandissante. On commence à violer nos parents voire des enfants, on ne sait pas quoi faire. Nous pensons qu’en fermant nos commerces on pourra avoir une moindre solution. Nous voulons qu’on rétablisse d’abord la paix et non nous obliger certaines choses. Car si la paix revenait on va bien travailler ».

La levée du couvre-feu réclamée

La société civile déplore que ces actes sont commis par des hommes porteurs d’armes à feu et vêtus en tenues militaires, pendant les heures de couvre-feu quand les forces de l’ordre et de sécurité sont les seules autoriser à circuler. Ce qui renforce des zones d’ombres sur l’identité des bandits, affirme John Kambale, rapporteur général de la société civile de Beni. Il plaide pour la levée du couvre-feu. Il estime que les autorités de l’Etat de siège sont étouffées par des réclamations des civils et des militaires à la fois, ce qui ne les permettent pas de se concentrer sur les questions sécuritaires.

« L’autorité doit voir comment orienter ses opérations ou ses pensées pour sécuriser la population. La mesure de l’Etat de siège est une meilleure décision mais qui souffrirait de ses animateurs. L’autorité doit dissocier l’administration militaire de l’administration civile parce que les animateurs de l’Etat de siège seraient étouffés par des réclamations civiles et des militaires à la fois », a-t-il argumenté.

Cette série de journées va se clôturer mardi 14 septembre et évaluée le mercredi 15 septembre par les composantes de la société civile qui pourront produire un mémorandum à adresser aux autorités de l’Etat de siège.

Delphin Mupanda (Correspondant au Nord-Kivu)

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