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Campagne électorale : Moïse Katumbi s’est présenté comme « libérateur » à Oïcha, Beni et Butembo

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L’opposant Moïse Katumbi, candidat numéro 3 à l’élection présidentielle de 2023 et président du parti Ensemble pour la République, a séjourné le weekend dans le grand nord de la province du Nord-Kivu (ville et territoire de Beni et ville de Butembo), confronté à des violences des groupes armés, dont les Forces démocratiques alliées (ADF) depuis plusieurs années. Malgré le changement de régime, l’insécurité n’a pas encore dit son dernier mot.

Il a tenu des meetings à Oïcha, chef-lieu du territoire de Beni et en ville de Beni ainsi qu’en ville de Butembo le samedi 25 novembre 2023 où il a passé nuit. Et le matin, il a participé à la messe dominicale à l’église paroissiale Saint-Cyrille d’Alexandrie de l’université catholique du Graben (UCG).

Moïse Katumbi a rencontré la population dans une position « d’abandon » et de « désespoir ». La tuerie, le 23 octobre des 27 civils à OÏcha, a renforcé la peine de la population qui continue d’attendre l’arrivée d’une délégation intergouvernementale annoncée tambour battant un mois après ce drame. Moïse Katumbi, à leurs yeux, paraît comme libérateur du peuple d’une situation « causée par une mauvaise gouvernance » du pouvoir en place.

Lors de son meeting, Moïse Katumbi a déploré le « mauvais traitement » des militaires congolais engagés sur la ligne de front. Il a cité le solde insignifiant qui ne leur permet pas de fournir des efforts pour pacifier la région. Il a aussi promis d’améliorer les conditions de vie des militaires, augmenter leur solde et leur doter des moyens logistiques conséquents pour faire face à l’ennemi.

« Je vais mettre fin à cette insécurité. Moi, je ne pleurniche pas tout le temps. Mes frères, mes sœurs, si votre père ne fait que pleurnicher, vous serez contents ? Un ministre de la Défense ne fait pas la guerre à la télévision. Il combat sur terrain. Quand je serai président, si mon ministre pleure au lieu de travailler, je le chasse […] », a-t-il déclaré.

À Butembo, une ville aux intenses activités commerciales, Moïse Katumbi a promis l’indemnisation aux commerçants qui ont déjà perdu leurs marchandises suite à l’insécurité sur différentes routes affectées notamment par l’activisme des ADF, après avoir été informé des embuscades tendues par des rebelles auxquelles ils sont butés.

« Des gens sont tués, et les commerçants ont perdu beaucoup de marchandises dans cette guerre. Leurs marchandises sont incendiées. Nous allons vous remettre cet argent une fois au pouvoir. Le travail de l’État, c’est aussi d’indemniser les victimes. Sommes-nous d’accord ? Combien vont voter le numéro 3 ? Combien de % ? [00 % : répondait la foule, Nldr] ».

Moïse Katumbi a clôturé sa mission dans l’espace Beni-Butembo par la visite à Beni, de la paroisse « Notre Dame des pauvres » de Mbau, où 3 prêtres catholiques ont enlevés par des ADF en 2012.

Il a, ensuite, visité la famille de Delphin Vinywa allias Idinco, un artiste musicien emprisonné à Munzenze en ville de Goma. Il est connu pour des chansons révolutionnaires provoquant une prise de conscience populaire à Beni. Il a été arrêté après la sortie d’une chanson dite susceptible de « décourager les militaires au front » et « d’inciter au soulèvement populaire contre les militaires ».

D’Oïcha passant par la ville de Beni jusqu’à Butembo, Moïse Katumbi a été accueilli par des milliers de personnes, non seulement les membres de son parti Ensemble pour la République ou de son allié politique, le Leadership et gouvernance pour le développement (LGD) de Matata Ponyo mais aussi la population. Malgré l’alliance des grands leaders et leurs partis politiques de cette région à l’Union sacrée de la nation (USN), la mobilisation de la population a été considérable en faveur de celui qu’elle perçoit comme « libérateur ».

Delphin Mupanda/MCP, Nord-Kivu

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