Le vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières, Jacquemin Shabani Lukoo, a autorisé la convocation d’une plénière à l’Assemblée provinciale du Kongo-Central en vue d’examiner les pétitions visant plusieurs membres du bureau, dont le président Papy Mantezolo.
La décision a été confirmée ce vendredi 3 octobre par les députés pétitionnaires, à l’issue d’une réunion de concertation tenue à Kinshasa entre le VPM de l’Intérieur et les protagonistes des deux camps : le groupe G22, à l’origine des pétitions contre le président et le vice-président du bureau, et le G14, qui cible le rapporteur de l’organe délibérant.
Un bureau d’âge pour conduire la plénière
Selon plusieurs sources concordantes, la plénière initialement prévue pour ce vendredi 3 octobre à Matadi devait être dirigée par un bureau d’âge mis en place par le directeur de l’administration de l’Assemblée provinciale. Sa principale mission : examiner les pétitions et organiser un vote pouvant aboutir à la destitution du président Mantezolo et d’autres membres du bureau.
« Le vice-premier ministre nous a demandé de veiller au bon fonctionnement des institutions, de respecter les règles administratives, et de préserver la paix et la quiétude dans la province », a déclaré le député provincial Atou Matubuana, l’un des principaux pétitionnaires.
Il a ajouté que « Nous avons insisté sur l’application de l’article 30 de notre règlement intérieur. C’est sur cette base que le VPM nous a appelés à retourner à Matadi pour agir dans le strict respect des textes en vigueur. »
Saisie de la Cour constitutionnelle
De son côté, le président de l’Assemblée provinciale, Papy Mantezolo, visé par les pétitions, a saisi la Cour constitutionnelle afin d’obtenir une interprétation de l’article 30 du règlement intérieur, au cœur de cette crise institutionnelle.
Une plénière empêchée
Malgré le feu vert du VPM et le retour immédiat à Matadi des députés pétitionnaires par avion, la plénière n’a finalement pas eu lieu comme prévu ce vendredi. Selon plusieurs témoins sur place, toutes les issues de l’hémicycle étaient fermées sur instruction de la « haute hiérarchie ». Le personnel administratif, les députés, les journalistes et les autres personnes présentes ont été sommés de quitter la salle.
Cette situation alimente les tensions dans une institution déjà fragilisée par des divisions internes. Le déroulement des prochains jours s’annonce décisif pour l’avenir du bureau de l’Assemblée provinciale du Kongo-Central.
Delvard Mwimbi