Le ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) a exprimé, dans un communiqué consulté ce mercredi 21 mai par MCP, sa profonde inquiétude face aux mesures prises unilatéralement par la coalition rebelle M23/AFC dans les zones qu’elle occupe au Nord et au Sud-Kivu.
Selon un procès-verbal largement relayé sur les réseaux sociaux, la coalition aurait imposé plusieurs directives jugées illégales par les autorités congolaises. Parmi celles-ci figurent : la rupture des liens administratifs entre les établissements d’enseignement supérieur et leur tutelle nationale à Kinshasa, la désignation d’une représentante locale du gouvernorat pour superviser l’ESU, ainsi que la mise en place d’un mécanisme parallèle de perception des frais académiques et de validation des diplômes.
Dans sa déclaration officielle, le ministère de l’ESU condamne fermement ces « dérives graves », les qualifiant de tentative manifeste de désorganisation du système éducatif national à des fins politiques. « L’éducation de qualité est un droit inaliénable pour tous les étudiants congolais. Toute tentative de manipulation ou de fragmentation du système éducatif constitue une menace directe pour l’avenir de la nation », affirme le communiqué.
Le ministère insiste également sur la nécessité de maintenir une harmonisation des programmes d’études aux niveaux régional et international, condition indispensable à la mobilité et à l’employabilité des diplômés congolais. La création de circuits parallèles non reconnus par les instances nationales et internationales compromettrait la crédibilité des diplômes délivrés et risquerait d’isoler encore davantage les jeunes des zones concernées.
Face à cette situation, le gouvernement congolais lance un appel à la communauté internationale — notamment aux organisations chargées de l’éducation et de la défense des droits humains — pour qu’elle réagisse avec diligence, en vue de garantir le droit fondamental à l’éducation dans les territoires affectés par l’occupation armée.