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Exploitation illégale des minerais au Sud-Kivu : une Ong dénonce la non application de l’arrêté du gouverneur suspendant six sociétés minières

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L’arrêté du gouverneur de province du Sud-Kivu  suspendant depuis le mois d’août dernier, six sociétés minières qui exploitaient illicitement les minerais dans la collectivité de Mwenga, n’est pas toujours d’application.

Pour l’Ong Dynamique communautaire pour la cohésion sociale et le développement (Dycod-Rdc) qui dénonce cette situation, deux sociétés sur les six suspendues, poursuivent leurs activités d’exploitation minière, une situation qu’elle qualifie de rébellion ouverte à l’encontre de l’autorité provinciale.

D’après cette Ong, cette situation est susceptible de raviver les tensions au sein de la communauté de Mwenga, avec comme conséquence fâcheuse, la mise en mal de la cohésion sociale dans cette partie du pays. Aussi demande-t-elle au gouverneur de province du Sud-Kivu, de prendre des mesures qui s’imposent, pour faire respecter son arrêté.

De son côté, le gouverneur du Sud-Kivu, Théo Gwabidge, qualifie ces déclarations de non fondées, tout en affirmant que, son arrêté est bel et bien respecté, au vu des informations émanant des autorités administratives et militaires sur place à Mwenga. Il a néanmoins promis de dépêcher une équipe de la Division des Mines de sa province sur terrain, afin de vérifier les faits.

A savoir

Pour rappel, c’est depuis le mois d’août dernier que le gouverneur du Sud-Kivu a suspendu les activités de six sociétés minières et de quelques coopératives, pour exploitation illicite des minerais dans cette province.  Il s’agit de sociétés chinoises Yellow Ressources opérant dans les chefferies de Lwindi à Mwenga ; BM Global opérant dans la chefferie des Wamuzimu à Mwenga ; ORC ; Mungu ni Jibu et Congo blueantmineral ainsi que les coopératives minières Lutonde, Groupe Christal et Combi.

Le gouverneur Théo Gwabidge avait motivé sa décision par le souci de remettre de l’ordre dans le secteur de l’exploitation minière semi-industrielle et d’assurer la traçabilité de la production, conformément aux dispositions légales, afin de préserver l’intérêt de la population, l’environnement et les droits humains. Ce qui justifie la présence militaire sur ces sites miniers, avait expliqué le gouverneur du Sud-Kivu, au lendemain de la prise de sa décision, laquelle avait été saluée par la coalition de la société civile du coin, qui avait estimé que, les sociétés exploitantes, dont la plupart sont chinoises, gagnent plus en exploitant qu’en investissant et ce, au mépris du cahier des charges de la population.

Des aires protégées menacées

Comme pour corroborer les accusations de l’Ong Dynamique communautaire pour la cohésion sociale et le développement, près de deux cents Ong congolaises oeuvrant dans le secteur de la protection de l’environnement, ont dénoncé avec force, la persistance des activités illégales dans les aires protégées de la Rdc.

Dans un mémorandum adressé récemment au Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi, ces Ong dénoncent principalement, l’exploitation minière dans les parcs nationaux ainsi que l’érection de certaines centrales hydroélectriques au sein de ces patrimoines de l’UNESCO, dont le Parc national de Kahuzi Biega (Pnkb), dans la même province du Sud-Kivu.

José Wakadila

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