A la uneProvinces

Ituri : échanges sans tabous entre la population et les autorités militaires sur la situation sécuritaire à Mambasa

312Views

Autorités militaires, représentants de la société civile, notables, chefs coutumiers et d’autres couches sociales, ont eu des échanges sans tabous vendredi 20 septembre à Byakato, territoire de Mambasa, province de l’Ituri.

C’étaient des échanges à bâtons rompus autour de la situation sécuritaire dans la chefferie de Babila-Babombi, territoire de Mambasa.

Depuis plus d’un mois, cette chefferie située à la limite avec le Nord-Kivu connaît d’intenses activités des groupes armés. D’abord les forces démocratiques alliées (ADF), un groupe armé d’origine ougandaise, affilié à l’État islamique, accusé d’être l’auteur des massacres des civils depuis deux décennies.
Rams Malikidogo, activiste des droits de l’homme à la Convention pour le respect des droits de l’homme (CRDH), en territoire de Mambasa, note un bilan d’au moins 60 civils tués en l’espace d’un mois.

« Le bilan est énorme parce que depuis les dernières incursions répétitives des ADF dans la zone, ça fait maintenant un mois que l’ennemi est en train de circuler. Nous venons de comptabiliser plus de 60 personnes civiles tuées aux côtés des disparus et plusieurs maisons incendiées. Certains corps gisent encore sur le sol, et ne sont pas enterrés », a-t-il expliqué.

Des échanges qui suscitent de l’espoir

C’est rare que les autorités militaires arrivent dans la localité de Byakato. Ces échanges ont permis aux habitants de présenter les difficultés liées aux effectifs des militaires congolais dans la zone et à la collaboration civilo-militaire. Certains participants aux échanges sont rassurés et espèrent à l’aboutissement des résolutions suggérées.

« Nous sommes contents de ces échanges avec le commandant et nous espérons une solution à nos différents problèmes de sécurité », estime Elysée Muhindo Babayako, habitant de Byakato.

C’était aussi l’occasion pour les forces de sécurité de dissiper tout malentendu autour des opérations militaires menées dans la zone et au problème de collaboration entre les civils et les militaires dans ce contexte d’insécurité. Néanmoins, les Forces armées de la RDC justifient les dernières attaques par la migration des assaillants vers l’ouest, fuyant des opérations de la coalition des armées congolaise et ougandaise dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu.

« Depuis un moment, les opérations conjointes Fardc – Updf ont été effectives dans cette zone. Le commandement va intensifier des opérations pour que la paix revienne dans cette partie», a rassuré le lieutenant-colonel Mak Hazukay, porte-parole des opérations Sukola1/ Grand Nord.

 

Delphin Mupanda/MCP, Nord-Kivu

Laisser un commentaire