Au moins quarante civils ont été tués dans la cité de Komanda, dans le territoire d’Irumu (Ituri), lors d’une attaque sanglante perpétrée à l’aube de ce dimanche 27 juillet 2025 par des présumés rebelles ADF (Forces démocratiques alliées). Le drame s’est produit précisément dans la localité de Buliki, au sud du centre de Komanda, sur la Route nationale numéro 4 (RN4), axe Komanda–Luna.
Une salle de prière prise pour cible
La majorité des victimes seraient des chrétiens de l’église catholique, surpris dans une salle de prière proche du centre. Une trentaine de corps y ont été retrouvés ce matin. D’autres civils ont été brûlés vifs dans leurs maisons dans le quartier vers Bogi-Vingazi, et un autre corps a été découvert dans un véhicule incendié.
Tirs, incendies et carnage en série
Selon des témoignages recueillis par MediaCongo Press (MCP), les assaillants, majoritairement jeunes et lourdement armés, se sont divisés en plusieurs groupes pour incendier environ quarante habitations dans le centre de Buliki.
Un rescapé témoigne : « Je dormais quand j’ai entendu des cris d’alerte venant de la salle polyvalente. Ensuite, j’ai vu des flammes dehors. J’ai voulu rester dans ma maison, mais les rebelles m’ont menacé de l’incendier. J’ai fini par sortir. Ils m’ont emmené, laissant ma femme et mon enfant, mais j’ai réussi à m’échapper sur la route. »
Réaction des autorités et déplacement massif
La Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC), coordination d’Irumu, a confirmé le bilan, dénonçant un crime de guerre commis dans un lieu de culte, dans une zone pourtant contrôlée par les FARDC, la Monusco et les milices d’autodéfense.
Cette attaque a provoqué un déplacement massif des habitants des quartiers sud-est vers le nord-est de Komanda, plongeant la cité dans une psychose généralisée et paralysant toutes les activités socioéconomiques. Sur place, seuls quelques groupes de villageois échangent encore sur le drame.
Les autorités militaires se sont rendues sur les lieux, notamment le colonel Siro N’simba Bunga Jean, administrateur du territoire, pour évaluer la situation.
Un carnage qui ravive les souvenirs
Ce massacre survient après près de deux ans d’accalmie dans la région. En 2021, des dizaines de civils avaient déjà été tués dans plusieurs localités de la chefferie de Basili.
Reagan Lebisabo, depuis Komanda