À Kikwit, ville économicopolitique de la province du Kwilu, dans le Sud-Ouest de la République démocratique du Congo (RDC), bien que les enseignants aient repris le chemin de l’école, plus de 60 pour cent d’élèves du primaire et du secondaire ne suivent pas les cours. Chaque jour, entre 8h00 et 9h00 du matin, ces derniers sont chassés pour non-paiement des frais scolaires ou primes des enseignants.
Face à cette situation, l’Observatoire de la surveillance de la corruption et de l’éthique professionnelle (OSCEP) Kwilu, un des services publics de l’État congolais, est monté au créneau. Dans un entretien avec la presse ce jeudi 14 novembre 2024, l’OSCEP, par la voix de son directeur provincial, Fr. Theotime Ubole Koshi, dénonce cette pratique qui paralyse le bon déroulement des cours.
« Le gouverneur de province n’a pas encore sorti l’arrêté fixant les frais scolaires et les modalités de perception. Les directeurs et préfets qui chassent systématiquement les élèves pour frais scolaires posent des actes inacceptables. Pourtant, les autorités de la Division provinciale de l’éducation nationale Kwilu 2 les avait instruits de ne pas chasser les élèves pour quoique ce soit, car durant deux mois les élèves étaient à la maison à cause de la grève des enseignants du primaire et secondaire », a déclaré le directeur provincial de l’OSCEP Kwilu.
Il a invité les autorités de la Division provinciale de l’éducation nationale Kwilu 2 à sanctionner sévèrement ces directeurs et préfets qui sabotent les instructions de leur hiérarchie.
Entre temps, le élèves et les parents se plaignent. « Les autorités nous ont demandés d’aller à l’école puisque la grève des enseignants a été suspendue. Mais depuis que les cours ont repris, nous sommes chassés régulièrement, c’est comme si l’école devenait buissonnière. Cela ira jusqu’à quand ? », regrette Lusanga Mvula, élève à l’institut Kulinga.
De son côté, Papy Ngwashi, un des parents invite le gouvernement central à prendre ses responsabilités en mains.
« Trop c’est trop ! Que le gouvernement central prenne ses responsabilités en mains. Qu’il paie convenablement les enseignants pour éviter tout cela. Qu’il alloue aussi à temps les frais de fonctionnement des écoles publiques du pays », a-t-il martelé.
Badylon Kawanda Bakiman
