L’association engagée dans la promotion du débat public de qualité « Kinshasa News Lab » a organisé, ce lundi 15 juillet, à l’hôtel Memling, un forum d’échange sur le rôle et la représentativité des femmes à la fonction de conseiller communal.
Ce débat intervient dans un contexte où les conseillers communaux élus aux élections de décembre 2023 semblent abandonnés à leur triste sort.
L’occasion était donc propice à Pierrette Losokola, conseillère communale de la commune de Masina dans la ville de Kinshasa de présenter les défis auxquels elle fait face. L’intéressée a relevé le nombre réduit des femmes par rapport aux hommes (à la fonction de conseiller communal) dans toutes les communes de la ville de Kinshasa. Pourtant, a-t-elle ajouté, ils ont tous une même mission, celle de contrôler et de gérer leurs communes.
« Pour le moment, nous ne travaillons pas, nous sommes des conseillers ambulants jusqu’à présent. Nous n’avons pas de bureau et nous sommes des spectateurs, pourtant il y a tant de difficultés. Depuis que je suis élue, je fais office d’une boîte à suggestions pour les électeurs qui posent leurs problèmes sans que j’aie la capacité d’y répondre parce que moi et tous mes collègues ne sommes pas encore stabilisés et donc on ne peut rien faire », a déclaré Pierrette Lodokola.
La conseillère communale de Masina a également déploré l’absence des frais de fonctionnement pouvant leur permettre d’organiser les plénières. Et pour se frayer une place, dit-elle, les conseillers communaux sont obligés de se cotiser pour louer des locaux et organiser des plénières. « Il n’y a pas cohésion entre nous et le bourgmestre, pourtant notre rôle est de contrôler la commune et l’exécutif’’, a-t-elle ajouté.
Pour sa part, Valéry Madianga, expert en gouvernance locale, a appelé à un sursaut patriotique des autorités compétentes pour mettre un terme à ce désordre qui règne au niveau des conseillers communaux. Il a invité le président de la République, qui a voulu que nous ayons nos premières élections locales, à regarder la réalité en face pour donner sa véritable place à cet organe délibérant et éviter de donner l’impression d’avoir organisé ces élections juste pour la communication d’images.
« Nous avons des communes qui sont en mesure de payer 5000$ pour que nos frères et sœurs fraîchement élus puissent s’installer d’abord. Mais le problème est que les communes de Kinshasa sont très mal gérées et ceux qui dirigent n’accepteront de l’accomplir. Si nous faisons le baladeur pour connaître la destination des fonds gérés par les communes, nul n’obtiendra une réponse. Donc, les défis que nos amis conseillers communaux nous exprime sont réels et nous devons les regarder en face pour y apporter des solutions », a expliqué Valéry Madianga
Par ailleurs, Willy Nzembela, président du collectif des conseillers communaux de la RDC a interpellé les autorités publiques sur les problèmes qu’ils rencontrent qui sont bien plus importants que les frais de fonctionnement. » Il y a des soucis de fonctionnement dans tous les conseils communaux de la république, pas simplement liés aux frais de fonctionnement, mais aussi aux conditions techniques et administratives. Nous demandons au président de la République et au vice premier ministre de l’Intérieur de garantir les droits des conseillers communaux et d’améliorer leurs conditions de travail qui englobent les émoluments, les indemnités et les frais de fonctionnement ainsi que les frais d’installation ’’, a-t-il déclaré.
Mena Lutete Naomie