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Kinshasa: se ravitailler en eau potable à Kinseso, un vrai chemin de la croix

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Le monde a célébré lundi 22 mars 2021 la journée mondiale de l’eau, sous le thème « la signification de l’eau pour les populations, sa véritable valeur et la manière dont nous pouvons mieux protéger cette ressource vitale ». L’un des principaux objectifs de cette journée mondiale de l’eau est de soutenir la réalisation de l’ODD 6 (sixième objectif de développement durable) : eau propre et assainissement pour tous d’ici à 2030.

En République démocratique du Congo, la majorité de la population n’a pas accès à l’eau potable, faute d’un réseau de distribution publique. Les résidents de certains quartiers de la capitale congolaise parcourent de longues distances pour se ravitailler en eau potable. D’autres, consomment l’eau de surface avec le risque de tomber malade. C’est le cas de Madame Christelle, 29 ans, mariée et mère de deux garçons, habitant la commune de Kinsenso, au sud de la ville de Kinshasa. Cette dame comme tant d’autres, se réveille tous les jours à 5 heures du matin, pour être parmi les premiers à atteindre un point d’eau éloigné de son domicile. Elle emprunte les avenues montagneuses de ce coin reculé de la ville, avant les premières lueurs du jour. Mais jamais seule. « A cette heure là, sortir seul c’est dangereux. Nous sommes toujours en groupe de 3 voir 4 », indique-t-elle à Media Congo Press.

Dans leur quête d’eau, ces femmes sont souvent victimes des jeunes délinquants communément appelés « Kulunas », relate la jeune dame.

Arrivées au forage, ces femmes sont obligées de faire la queue pour puiser de l’eau moyennant quelques billets de banque. Un bidon de 25 litres coûte entre 200 FC et 300 FC. Un budget conséquent pour une population dont le pouvoir d’achat est très faible. Une fois ses bidons remplis, Madame Christelle les porte sur sa tête et remonte chez elle. « C’est très pénible. Remonter ces collines avec les bidons d’eau, ce n’est pas facile du tout. Nous les faisons seulement parce qu’on a pas d’autres choix », ajoute-t-elle.

Ceux qui ne disposent pas de 500 FC ou 1000FC comme Christelle, sont obligés de descendre dans les différents puits qui inondent cette commune pour s’approvisionner en eau, qui du reste, n’est pas propre. Les habitants de cette partie de la ville lancent un cri d’alarme aux autorités pour soulager tant soit peu leur souffrance.

C’est depuis 1993 que l’Organisation des Nations-Unies a institué la journée mondiale de l’eau. Cette journée met l’accent sur l’importance de l’eau douce, et sensibilise à la situation des 2,2 milliards de personnes à travers le monde qui vivent sans accès à l’eau salubre.

Djodjo Vondi

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