La commission spéciale de l’Assemblée provinciale du Kongo-Central, chargée d’enquêter sur les ventes illicites de terres coutumières, a poursuivi ses travaux le mardi 20 mai 2025 à Mbanza-Ngungu, lors de sa deuxième journée de mission.
Conduite par le député provincial Désiré Khiendo Khiendo, la délégation a échangé avec plusieurs couches sociales : autorités judiciaires, notables, chefs de secteurs, de groupements et de villages, ainsi qu’un groupe de jeunes concernés par la situation foncière préoccupante de la région.
Selon les premières informations recueillies, des concessions allant de 80 à 1 000 hectares ont été vendues à des acheteurs extérieurs, difficilement identifiables par les autorités locales. Dans certains cas, même les chefs coutumiers ne peuvent accéder à ces terrains, désormais sous le contrôle de personnes étrangères, aux identités jugées douteuses.
Des témoignages alarmants font état de violences et d’abus. À Boko, l’un des secteurs les plus affectés, des exploitants ont saccagé les plantations des paysans, menaçant la paix sociale. Les habitants redoutent une escalade.
Des accusations visent également un officier de la police locale, cité comme facilitateur présumé de plusieurs ventes illégales. La notabilité et les jeunes exigent son éviction.
Le président de la commission, Désiré Khiendo, a salué la collaboration des différents intervenants et promis que l’Assemblée provinciale traitera ce dossier avec toute la rigueur nécessaire.
La population de Mbanza-Ngungu, très impliquée, attend avec espoir les conclusions de cette enquête. Une descente sur le terrain est prévue ce mercredi dans le secteur de Boko, considéré comme le foyer principal des litiges fonciers.
Delvard Mwimbi