Le site de personnes déplacées de Tche, le village Drodro et le site de personnes déplacées installé dans l’enceinte de l’église en territoire de Djugu, province d’Ituri, ont été attaqués par des hommes armés le weekend.
D’après un communiqué de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), le site de Tche abritait près de 3 700 personnes. Le village Drodro et le site installé dans l’enceinte de l’église cibles, ont causé la fuite de plus de 16 000 personnes vers la localité voisine de Roe. En l’espace de 48 heures, le site de personnes déplacées de Roe qui comptait initialement 21 000 personnes, et ses alentours ont accueilli près de 50 000 nouveaux arrivants.
« Je condamne avec la plus grande vigueur cette nouvelle attaque contre des civils. Je suis extrêmement inquiet de la multiplication des violences qui, ces derniers mois, ciblent les populations civiles et les sites dans lesquelles les personnes trouvent refuge dans la province de l’Ituri. En vertu du droit international humanitaire, elles doivent pouvoir s’y sentir protégées. Les parties en conflit doivent s’y conformer », a déclaré aujourd’hui David McLachlan-Karr, le Coordinateur humanitaire en République démocratique du Congo.
Ocha constate que l’accès humanitaire s’est réduit de manière considérable ces dernières semaines dans le territoire de Djugu, entraînant la suspension des mouvements de 17 organisations humanitaires et affectant l’accès de près de 320 000 personnes à une aide vitale et urgente à Drodro, Fataki, Nizi, Lita, Bambu et Mangala.
« La population de la province de l’Ituri est victime de l’augmentation des violences. Il est impératif que les acteurs humanitaires puissent apporter une assistance sans entrave dans le respect des principes humanitaires d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance. J’en appelle aux autorités congolaises afin qu’elle redouble d’effort pour assurer la protection des populations civiles », a conclu le Coordinateur humanitaire.
D’après Ocha, l’Ituri est l’une des provinces les plus affectées par les déplacements de population en RDC. Elle révèle que plus de 1,7 million d’hommes, femmes et enfants sont déplacés à l’intérieur de la province, dont plus d’un tiers dans le territoire de Djugu ; les enfants représentent 52 % des personnes déplacées.
Cette province est victime des attaques de plusieurs groupes armés depuis plusieurs années. Il s’agit des miliciens Codeco, FPIC, ADF, etc. Ils sont accusés par les autorités congolaises d’être responsables des tueries des civils, incendies des maisons et plusieurs autres dégâts.
La même situation est déplorée au Nord-Kivu, précisément dans le territoire de Beni où l’on déplore les violences des ADF.
Delphin Mupanda (Correspondant au Nord-Kivu)