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Les salongos de chaque week-end à Kinshasa : pour quelle fin ? S’interroge la population de Ngaliema

Travaux d’assainissement de la ville de Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo
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A Kinshasa l’avant-midi de chaque samedi est dédié au service d’assainissement du milieu dit salongo qui est tourné en dérision, au profit des policiers. A Binza ozone comme à Binza pompage, le salongo a comme but : nourrir les policiers.

La pratique du salongo existe depuis l’époque coloniale. Durant cette époque jusqu’aux premières heures du régime Mobutu, l’assainissement des localités étaient assuré par les agents de la localité (bureau du quartier) avec la participation des habitants du quartier.

De nos jours, triste est de constater qu’au nom de salongo, les activités commerciales soient contraintes de fermer leurs portes sous peine d’amende. Et pourtant sur terrain, l’inaction de l’autorité urbaine face à la problématique de l’insalubrité se fait sentir et rien ne semble y remédier.

Plusieurs commerçants et habitants de ces coins ont délié leurs langues devant le micro trottoir de Media Congo Press (MCP).

« Chaque samedi, les policiers viennent devant ma boutique ainsi que devant le bar de mon voisin pour demander l’argent de salongo et en cas de refus ils menacent de nous conduire au commissariat avec une peine de lourde amende », indique Mme Julie Tshanda, tenancière d’une boutique à binza ozone.

”C’est l’argent que nous leur payons qui fait le salongo ? Je n’ai jamais vu un agent de la commune ni même de la localité passer dans une avenue pour ne fût-ce que sensibiliser la population sur le bien-être de l’assainissement ou soit carrément assainir lui-même une coudée du quartier ! », a-t-elle ajouté.

« Dans les années début 80, le chef du quartier sensibilisait à l’aide d’un mégaphone sur le salongo obligatoire chaque samedi matin…et un service d’hygiène passait également chaque mois pour désinfecter les avenues, les maisons et les toilettes avec un désinfectant fumant qu’on appelait affectueusement « dungulu » [DDT]. Malheureusement de nos jours, ces services sont inactifs et inexistants sur terrain », indique M. Ndombele, habitant de Binza pompage.

A l’unanimité, les habitants de ces coins implorent l’autorité urbaine de veiller à la réalisation de ces salongos. Cette dernière peut freiner bon nombre de maladies causées par le manque d’hygiène rural.

Serge Maheme

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