Au moins 42 civils ont été tués, certains portés disparus et des maisons incendiées dans une nouvelle incursion attribuée aux Forces démocratiques alliées (ADF). Les assaillants ont attaqué le village Mayikengu, situé en secteur de Bapere, vers la limite avec le territoire de Beni (Nord-Kivu), mercredi 12 juin 2024.
D’après Macaire Sivikunula Mwendivwa, chef de secteur de Bapere, les victimes sont des civils surpris dans un petit marché local. Les assaillants rusés, se sont présentés comme des forces d’autodéfense, appellant la population à participer à un meeting.
« Les gens étaient en plein marché lorsque les assaillants sont arrivés. Ils ont utilisé la ruse en appellant la population à un meeting. Lorsque les gens se sont rassemblés, ils ont commencé à tirer à bout portant sur les gens et tué les autres moyenant des machettes. Jusque-là, il y a 42 personnes tuées et des blessés graves. Ils ont été tués dans un seul village de Mayikengu…», a-t-il expliqué.
La veille, soit le mardi, le chef de secteur de Bapere venait de signer un message télégramme alertant sur la présence des assaillants ADF dans le village de Magogo, une limite entre le territoire de Beni et de Lubero.
La société civile locale dénonce le faible effectif des militaires congolais dans la zone, ce qui profiterait aux assaillants de se déplacer facilement dans la zone sans être inquiétés. Kambale Kagheni, président de cette structure plaide pour le déploiement des militaires congolais et leurs partenaires ougandais dans la zone pour empêcher les attaques des assaillants.
« Le milieu était vide, il n’y avait pas de militaires. L’ennemi aurait profité de cette absence de l’armée pour attaquer le village. Nous appelons au renforcement des dispositifs sécuritaires dans les villages environnants qui ont accueilli les personnes déplacées. Nous craignons qu’ils se dirigent vers ces villages », a-t-il indiqué.
L’attaque du village Mayikengu intervient après celle de Masala, Mahihi et Keme dans la groupement Baswagha-Madiwe en territoire de Beni, le vendredi 7 juin, 41 personnes ont été tuées parmi lesquelles un militaire congolais et un agent de l’Agence nationale de renseignements (ANR). Peu avant, d’autres attaques ont été déplorées à Kabweke, Makala, Masaghu et environs. Ici, une quarantaine d’autres personnes ont péri mardi 4 et mercredi 5 juin derniers. En dehors de personnes emportées dans ces villages, plusieurs maisons ont été pillées et incendiées.
Delphin Mupanda/MCP, Nord-Kivu
