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Massacres en Ituri : Gratien Iracan demande à Félix Tshisekedi de limoger le gouverneur militaire pour inaction face à Codeco

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Dans un rapport d’enquête transmis au président de la République, Félix Tshisekedi, ce vendredi 15 août 2025, le député national Gratien Iracan de Saint-Nicolas a dénoncé l’inaction des autorités militaires de l’Ituri face aux massacres répétés attribués aux miliciens de la Codeco dans le territoire de Djugu.

L’élu de Bunia s’indigne de constater qu’un groupe armé comme la Codeco puisse continuer à tuer en toute impunité, « sous le regard inactif » des Forces armées de la RDC (Fardc) et de la Mission de l’ONU (Monusco).

« Ces crimes ciblés, principalement contre les membres de la communauté Hema, ont été perpétrés en présence, et parfois à proximité immédiate, des Fardc et de la Monusco, alors que la province est placée sous état de siège depuis cinq ans. Les témoignages recueillis font état de massacres de civils, exécutions sommaires, pillages, incendies volontaires, déplacements forcés et autres violations du droit international humanitaire. Plusieurs indices concordants pointent vers une absence manifeste d’intervention, voire des complicités présumées », a écrit Gratien Iracan.

Face à la gravité des faits, le député formule plusieurs recommandations au chef de l’État :

– Limoger immédiatement le gouverneur militaire de l’Ituri, le général Nkashama Johnny, actuellement à Kinshasa.
– Mettre en accusation ce dernier pour manquement grave à son obligation de protection des civils.
– Arrêter et traduire en justice les commandants d’unités déployés dans les zones touchées.
– Ouvrir une enquête nationale et internationale sur les complicités militaires.
– Mettre en place un dispositif militaire crédible pour protéger effectivement la population et rétablir la confiance civilo-militaire.

L’élu rappelle qu’il a, « depuis plusieurs années », adressé des correspondances officielles aux institutions pour alerter sur ces crimes et demander des actions concrètes, sans obtenir de réponse.

« Même l’Assemblée nationale, censée être la voix du peuple, a choisi de se désengager de ses responsabilités constitutionnelles, gardant un silence lourd face à la souffrance des populations », déplore-t-il.

Roberto Tshahe Da Cruz

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