Au moins 15 personnes ont été tuées dans des incursions attribuées aux Forces démocratiques alliées (ADF) près d’Oicha, chef-lieu du territoire de Beni (Nord-Kivu). C’est depuis dimanche 28 janvier 2024 que ces attaques sont signalées dans quelques villages dont Makodo, Matadi, Mangadola
Parmi les victimes, figurent des fidèles de l’église Branham. Ces derniers ont été surpris à l’heure du culte le dimanche. Les assaillants ont enlevé le pasteur et son épouse et tué deux enfants, affirme Kambale Kitenge Albéric, pasteur de cette église à Oïcha/Mabasele.
Le rapatriement des dépouilles à Oicha a débuté mardi, la majorité des victimes y vivaient. Ce mercredi 31 janvier, des familles qui n’ont pas de signalements des leurs se sont rendues à la morgue pour identifier les corps dans l’espoir de retrouver les leurs.
A la morgue de l’Hôpital général d’Oicha, des dépouilles emballées dans des sacs y sont rangées en attente de leur levée par les familles respectives pour les funérailles.
« Nous sommes venus récupérer le corps de notre père, décapité par les ADF à Ngadula. Il y était parti pour récolter les haricots et c’est là où il a été surpris par les rebelles. Les corps sont arrivés ici hier depuis 13h30 et nous sommes en train de préparer son inhumation dans quelques heures », a expliqué Pascal Milinge, un de ses fils.
Laxisme des forces de sécurité
Cette attaque est la suite de plusieurs autres déplorées depuis un mois dans la même zone (ouest d’Oicha), dénonce la société civile d’Oicha. Isaac Kavalami son président s’insurge contre la « non-prise en compte des alertes de la population ».
« Depuis que l’ennemi a commencé à Kokola, Mayimoya, jusqu’aujourd’hui nous comptons des morts et ce sont des paisibles populations qui sont en train d’être tuées. L’ennemi a tué jusqu’à ce mercredi 15 personnes et les corps sont en train d’être amenés à la morgue d’Oicha. Les alertes sont données mais il n’y a pas de changement. Il n’y a pas d’opérations sérieuses », a-t-il déploré.
Le bourgmestre de la commune d’Oicha, Kikuku Nicolas dresse plutôt un bilan provisoire de 8 corps déjà réceptionnés à la morgue. Mais, il indique que ce bilan risque de s’alourdir car certaines personnes sont encore introuvables. Elles ont été kidnappées ou se sont enfuies lors de l’attaque.
Pour l’autorité, l’attaque des Adf sont des représailles suite aux frappes leurs infligées par les Forces armées de la RDC. « Nous félicitons la population pour sa résistance. Il faut se rappeler que notre armée est en train de frapper ces gens dans les autres endroits. Et c’est vrai que l’ennemi cherche toujours à nous faire du mal. Que notre population reste dans la confiance avec notre armée et que notre armée puisse aussi multiplier les stratégies de finir l’ennemi », a-t-il exhorté.
Cette attaque intervient après celle du mardi 23 janvier à Mavivi-Ngite. 5 civils y étaient tués et un autre porté disparu.
Delphin Mupanda/MCP, Nord-Kivu