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Nord-Kivu : des veuves et orphelins de militaires paralysent le trafic à Beni pour réclamer leurs soldes

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Les veuves et orphelins de militaires ont paralysé le trafic le lundi 14 juillet 2025 à Beni, dans la province du Nord-Kivu, en bloquant le boulevard Nyamwisi. Ils réclament le paiement des soldes de leurs époux et parents décédés au front.

Ces manifestants, pour la plupart déplacés ayant fui Goma, dénoncent leurs mauvaises conditions de vie à Beni. Pour se faire entendre, ils ont érigé des barricades, brûlé des pneus et lancé des pierres, malgré la présence des autorités locales, dont le maire de la ville, le commandant de la Police Nationale Congolaise et des officiers des FARDC, venus calmer les esprits.

« Moi, je suis aujourd’hui dans la rue pour réclamer notre solde. Nous avons des enfants, on ne se soucie plus des veuves. Nous voulons qu’on nous donne ce qui nous revient pour élever les enfants que nos époux nous ont laissés. Nous n’avons pas de champs ici, rien du tout. C’est avec cet argent que nous scolarisons les enfants, que nous nous nourrissons, que nous les habillons », a témoigné une veuve.

Un orphelin a ajouté : « Nous sommes venus pour réclamer les soldes de nos parents, car c’est de ça que nous vivons. Mais à notre grande surprise, on nous dit que l’argent est bloqué à Kinshasa depuis février. Nous demandons au président et au gouvernement de débloquer cet argent. Pourquoi ceux de Beni sont-ils déjà payés alors que nous, venus de Goma, nous attendons encore ? Sommes-nous oubliés par le gouvernement ? »

Un problème récurrent et majeur

Le non-paiement ou les retards importants dans le versement des pensions des familles de militaires constituent un problème persistant. Certaines veuves affirment ne pas avoir perçu leur pension depuis des années, ce qui les plonge dans une précarité extrême.

Des sources recoupées font état d’oubli des noms de veuves et d’orphelins éligibles des listes de paie, en raison de problèmes administratifs, mais aussi de corruption ou de l’existence de « fausses veuves », compliquant l’identification des ayants droit.

Les démarches pour obtenir ces droits restent longues, complexes et opaques, décourageant souvent les familles qui manquent d’informations et de moyens pour suivre le processus.

Précarité et risques pour les enfants

Privées de soutien financier régulier, les veuves peinent à subvenir aux besoins essentiels de leurs enfants : alimentation, logement, éducation, soins de santé. Certains enfants sont contraints de mendier ou deviennent vulnérables au recrutement par des groupes armés, faute de perspectives.

 

Delphin Mupanda/MCP, Nord-Kivu

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