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Protection de la faune : renforcement des mesures pour sauver les perroquets gris menacés par le commerce illégal

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La République démocratique du Congo (RDC) renforce sa législation pour protéger le perroquet gris, espèce emblématique désormais en danger en raison du commerce illégal et d’un effondrement démographique inquiétant.

Selon les données compilées entre 2016 et 2021 dans la région Lomami-Luidjo (province du Maniema), la population de perroquets gris a chuté de 36 %. Cette baisse est directement liée au piégeage intensif pour alimenter le marché des animaux de compagnie, souvent au mépris des réglementations internationales.

Bien que l’espèce soit inscrite à l’Annexe I de la CITES depuis 2016, interdisant le commerce international, l’application de la loi en RDC avait jusqu’ici été limitée, sans enquêtes sérieuses sur l’état de la population.

Saisies et interdictions récentes

Les autorités provinciales du Maniema ont saisi en juillet 2025, sur l’île de Kituhu, 35 perroquets capturés illégalement. Les oiseaux ont été confiés au zoo de Kindu pour réhabilitation et réintroduction dans la nature.

En mars 2025, la province de la Tshopo a interdit la capture et le commerce de l’espèce, suivie par un décret national signé fin juillet par le ministre de l’Environnement. Désormais, la capture, la vente, le transport et l’exportation sont strictement interdits, sauf pour des projets non commerciaux comme la recherche ou la domestication, sur autorisation expresse.

Un trafic persistant malgré la loi

Le commerce illégal est organisé et lucratif. Les perroquets sont capturés pendant la saison de fructification, de juin à août, à l’aide de pièges à colle, de raids de nids et autres méthodes. Ils sont ensuite transportés par voie fluviale, aérienne ou routière vers des plaques tournantes comme Kisangani et Kinshasa. Les prix augmentent fortement le long du circuit, mais le transport est meurtrier : jusqu’à 70 % des oiseaux meurent avant d’atteindre leur destination.

Malgré les nouvelles dispositions légales, les experts s’inquiètent de leur faible application, liée au manque de financement, à la corruption et à une surveillance insuffisante. Les centres de réhabilitation disposent de moyens limités pour accueillir les oiseaux saisis.

Une première étape mais un défi de taille

Pour les défenseurs de l’environnement, le décret national constitue une avancée essentielle. Cependant, la protection effective du perroquet gris dépendra désormais de la mobilisation des ressources, du renforcement de la surveillance et de la volonté politique pour combattre un trafic qui continue de menacer cette espèce emblématique de la RDC.

MCP

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