Weekly Gadgets

Find Us on Socials

mardi, décembre 16, 2025
contact@congo-press.com
A la uneprioriteProvincesSociété

Retrait annoncé de l’AFC/M23 d’Uvira : l’absence de force neutre identifiée au cœur des incertitudes

27Views

L’annonce par l’AFC/M23 de son intention de se retirer de la ville d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu, soulève de nombreuses interrogations, dont la principale concerne l’absence, à ce stade, d’une force dite “neutre” clairement identifiée pour assurer la sécurité de la ville après le retrait annoncé.

Aucun calendrier précis n’a été communiqué quant à ce désengagement, et l’ampleur réelle du retrait demeure floue. Le mouvement rebelle ne précise pas s’il s’agira d’un retrait total, partiel ou progressif, laissant planer le doute sur la nature exacte du processus engagé.

Plus encore, l’AFC/M23 conditionne son retrait au refus d’une réoccupation immédiate d’Uvira par les Forces armées de la RDC (Fardc) ou par les Wazalendo. En lieu et place, le mouvement évoque une « démilitarisation » de la ville, sans toutefois en détailler les mécanismes, les modalités de contrôle ni les garanties de sécurité. Cette position nourrit les craintes d’un vide sécuritaire susceptible de fragiliser davantage une zone déjà instable.

La question de la force neutre apparaît ainsi comme le principal point de blocage. À ce jour, aucun acteur n’est formellement désigné pour assumer ce rôle. La Monusco, non déployée au Sud-Kivu et explicitement rejetée par l’AFC/M23, ne constitue pas une option crédible. De son côté, le gouvernement congolais s’est toujours opposé à l’instauration de zones tampons, réduisant encore le champ des scénarios envisageables.

Par ailleurs, l’annonce du retrait ne concerne explicitement que la ville d’Uvira, sans mention de Makobola ni des autres entités occupées après le 10 décembre. Ce silence entretient le flou quant à l’étendue réelle du désengagement annoncé par le mouvement rebelle.

À ce jour, aucune négociation formelle n’a été engagée entre Kinshasa et l’AFC/M23 sur les mesures sécuritaires transitoires, pourtant prévues dans le cadre de l’accord de Doha. En l’absence de discussions concrètes, les modalités du retrait demeurent largement théoriques.

Enfin, si les États-Unis, le Qatar et l’Union africaine sont cités comme acteurs de la médiation, leur rôle exact dans l’identification, le déploiement ou la supervision éventuelle d’une force neutre n’a pas été précisé. Dans ces conditions, l’annonce du retrait de l’AFC/M23 d’Uvira reste marquée par une incertitude majeure : qui assurera concrètement la sécurité de la ville après le départ des combattants ?

Djodjo Vondi

Laisser un commentaire