La population de la chefferie de Kansabala, dans le territoire de Moba (province du Tanganyika), vit sous la menace permanente d’un chef milicien actif dans la région. Il s’agit de Mutono Mukabila, un ancien leader d’un groupe d’autodéfense, toujours en activité malgré un processus de réintégration entamé par les autorités.
Dimanche, le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, a évoqué 328 civils tués dans la région. Un chiffre que l’administrateur du territoire de Moba, Victor Kamfwa, n’a pas confirmé. Il reconnaît toutefois la présence de ce chef de guerre dans la chefferie de Kansabala, accusé de multiples exactions : meurtres, enlèvements et extorsions.
« Ce chef milicien est actif depuis 2017. Il a érigé des barrières dans plusieurs villages où il exige des produits champêtres à la population. Certains membres de son groupe ont été arrêtés, mais lui reste opérationnel », explique Victor Kamfwa.
Malgré les tentatives d’encadrement de ce groupe d’autodéfense, les violences persistent, et la chefferie de Kansabala reste l’épicentre des exactions. Des centaines de familles ont fui les villages de Mwindi, Kansabala-Kayobwe, Mpala, Kasokota, Lungungu et Malibu, abandonnant leurs champs pour se réfugier à Moba-centre.
La société civile locale appelle à une intervention urgente des autorités. Taabu Pesa Léon, porte-parole de la société civile de Moba, dénonce :
« Ce groupe qui se prétend d’autodéfense s’attaque à la population. Les habitants ne peuvent plus cultiver. Le gouvernement doit agir et restaurer l’autorité de l’État dans la chefferie de Kansabala ».
Selon les témoignages recueillis, plusieurs civils ont été tués entre fin 2024 et aujourd’hui dans les zones contrôlées par ce groupe armé. La population attend des réponses concrètes et une intervention ferme des autorités provinciales et nationales.
JM Mpandanjila