C’est au cours d’une conférence de presse tenue à Kinshasa ce 25 juillet que la rapporteuse spéciale des Nations unies sur la traite des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants, madame Siobhán Mullally, a dénoncé le refus d’accès opposé par les autorités de facto du Nord-Kivu — le groupe armé AFC/M23 — à sa mission prévue à Goma le samedi 19 juillet, malgré l’autorisation formelle délivrée par les autorités congolaises avant sa venue.
« La rapporteuse spéciale regrette profondément la décision prise sans préavis par l’autorité de facto au Nord-Kivu, le groupe armé Alliance Fleuve Congo (AFC)/M23, de révoquer son autorisation d’entrée, empêchant ainsi le déroulement de sa visite officielle », a déclaré madame Mullally.
La rapporteuse spéciale a exprimé sa vive préoccupation face à la traite des personnes liée aux conflits, une réalité qui, selon elle, se manifeste à grande échelle et de manière systématique, notamment à des fins d’exploitation sexuelle touchant majoritairement les femmes et les filles.
« Je note que la traite des personnes est une stratégie utilisée par les groupes armés pour contrôler, terroriser et déplacer les communautés, ainsi que pour renforcer leur capacité à poursuivre le conflit et étendre leur contrôle », a-t-elle précisé.
Protéger les enfants et prévenir les violations
Madame Mullally a insisté sur l’urgence d’agir pour protéger les enfants contre ces violations, en appelant à la mise en place de mesures de prévention, de démobilisation, de réintégration et de désarmement.
Dans son rapport présenté à la presse, elle a également révélé que plus de la moitié des réfugiés ayant fui la RDC vers les pays voisins sont des enfants, dont nombreux ont subi des violences graves, notamment des violences sexuelles et continuent d’être exposés au risque de traite.
Visite des structures de protection
Au cours de sa mission, la rapporteuse spéciale a visité la prison de Makala ainsi que des centres d’accueil pour enfants et victimes de traite et de violences basées sur le genre, dans le but d’évaluer les systèmes de protection en place.
Elle a également rencontré les autorités locales et les acteurs de terrain dans les zones frontalières, notamment les travailleurs sociaux et les agents de sécurité, particulièrement dans la province du Haut-Katanga.
Daniel Aloterembi