C’est dans un état critique, selon ses avocats, que l’opposant et président du mouvement « Piste pour l’émergence », Seth Kikuni, arrêté le 02 septembre dernier, a comparu ce jeudi 24 octobre devant le tribunal de paix de Kinshasa-Gombe, siégeant en audience foraine à la prison centrale de Makala, dans le cadre de l’ouverture de son procès l’opposant au ministère public. Il est poursuivi pour des accusations d’incitation à la désobéissance civile et de diffusion de faux bruits.
En août dernier à Lubumbashi (Haut Katanga), l’opposant avait, d’après l’organe de la loi, tenu des propos incitant la population du Haut-Katanga à désobéir aux lois du pays. Dans ses propos, l’opposant, avait fustigé le fait que la région du Katanga était « humiliée et exploitée » d’où son appel à la population à se réveiller et à braver la peur.
« Le Congo va mal parce que vous les grands Katangais, qui êtes réputés des résistants, des guerriers, des combattants, des révolutionnaires, vous faites semblant de ne voir ni d’entendre ce que même les aveugles et les sourds ont déjà vu et entendu (…) les katangais sont les premières victimes de l’intolérance, de la prédation, de la dictature et des insultes du régime en place », avait-il déclaré lors d’une intervention publique.
Et de poursuivre : « Réveillez-vous, levez-vous, bravez la peur, apprenez définitivement à dire non. Ne laissez pas l’insécurité [et] la prédation devenir des normes ici. Vous avez appris que le président Félix Tshisekedi veut changer la Constitution avec ses institutions illégitimes (…) Nous allons le stopper, et nous comptons sur vous, ». Pour le ministère public, ces propos sont « inquiètants » et incitent la population à s’opposer au pouvoir en place. L’opposition de son côté continue de réclamer sa libération et celle des autres opposants qu’elle considère comme des « prisonniers politiques ».
Djodjo Vondi