
Le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en République démocratique du Congo, le Dr Boureima Hama Sambo, s’est entretenu vendredi 8 décembre 2023, à Kinshasa, avec les membres d’une délégation conjointe OMS-ministère congolais de la santé sur la nécessité d’un soutien élargi et durable à une réponse vigoureuse à l’épidémie de Monkeypox (variole du singe) qui sévit en RDC, a annoncé samedi 9 décembre, le bureau de l’OMS en RDC.
Cette délégation d’experts revient d’une mission dans plusieurs provinces de la RDC, où elle a mené des investigations sur cette épidémie. Le Dr Boureima a apprécié leur immense travail d’investigation des cas de Monkeypox menée sur le terrain, permettant de mettre en évidence une majoration de la transmission interhumaine avec le risque élevé d’une extension de l’épidémie à grande échelle et au-delà des frontières de la RDC.
Dans un rapport publié le 25 novembre 2023, l’OMS a lancé une véritable alerte : près de 600 décès dus au virus Monkeypox ont été rapportés depuis janvier en République démocratique du Congo ; plus de 12.000 cas d’infections ont été recensés au total, soit l’épidémie la plus importante que le pays n’ait jamais connue.
« Le risque de propagation aux pays voisins et dans le monde entier semble important », a averti l’OMS.
Et pourtant, en mai 2023, l’OMS avait levé l’alerte sur la variole du singe, tout en appelant à rester vigilant. De nouvelles statistiques font état d’un nombre annuel d’infections record en République démocratique du Congo. L’OMS a ainsi rapporté, le 25 novembre dans le pays, 12.569 cas suspects de Monkeypox (ou Mpox), aussi appelée « variole du singe », dont 581 décès, de janvier au 12 novembre 2023.
« Il s’agit du nombre de cas le plus élevé jamais signalé pour une année, certains dans des zones géographiques qui n’avaient jamais fait état de cas de Mpox auparavant, y compris à Kinshasa, au Lualaba et au Sud-Kivu », selon le rapport de l’OMS.
Cette agence de l’ONU est inquiète face à de nouvelles caractéristiques de transmission par voie sexuelle du variant I du virus. La mission conjointe OMS-ministère congolais de la santé a aussi évalué cette situation.
A l’échelle mondiale, un total de 91.788 cas de Mpox confirmés en laboratoire, dont 167 décès, ont été déclarés dans 116 pays et territoires, de janvier 2022 au 31 octobre 2023, selon l’OMS.
C’est quoi la variole du singe ?
La variole du singe ou variole simienne est une maladie infectieuse provoquée par l’orthopoxvirus simien. Elle peut déclencher une éruption cutanée douloureuse, un gonflement des ganglions lymphatiques et de la fièvre.
La plupart des personnes atteintes se rétablissent complètement, mais certaines peuvent contracter des formes graves de la maladie.
N’importe qui peut attraper la variole simienne. Le virus se propage par les personnes (contact physique, baiser, relations sexuelles), par les animaux (chasse, dépouillage, cuisson), par les matériaux (aiguilles, textiles ou draps contaminés) et par les femmes enceintes, qui peuvent transmettre le virus à leur enfant à naître.
Le virus de la variole simienne a été découvert en 1958 au Danemark chez des singes gardés en captivité à des fins de recherche, et la forme humaine de la maladie a été identifiée pour la première fois en 1970 chez un garçon de neuf mois en République démocratique du Congo.
Le virus de la variole simienne peut se propager d’une personne à une autre, ou plus rarement d’un animal à une personne. Avec l’éradication de la variole en 1980 et l’arrêt de la vaccination antivariolique à l’échelle mondiale, l’orthopoxvirus simien a émergé en Afrique centrale, en Afrique de l’Est et en Afrique de l’Ouest. Une flambée mondiale s’est déclenchée en 2022-2023. On ne connaît pas le réservoir naturel du virus.
LM