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vendredi, novembre 28, 2025
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Sommet UE–UA à Luanda : entre énergie verte et coupures, un fiasco dénoncé

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Le septième sommet Union européenne – Union africaine, organisé les 24 et 25 novembre 2024 à Luanda, a été entaché par une série de dysfonctionnements logistiques et techniques, provoquant l’indignation tant des participants que des habitants de la capitale angolaise.

C’est ce qu’indique la correspondance adressée ce vendredi 28 novembre 2025 à Média Congo Press (MCP) par Ali Othmen, représentant de la coopération tunisienne.

Selon ce dernier, accéder au centre de conférences relevait du parcours du combattant. Les rues bloquées, les déviations et les cortèges officiels ont transformé un trajet habituel de 20 à 30 minutes en un périple de deux à trois heures. « Nous sommes restés bloqués à un barrage plus d’une heure, alors que selon le programme, nous aurions déjà dû être assis dans la salle », témoigne un diplomate européen.

À l’intérieur même du centre, les conditions n’étaient guère meilleures : coupures répétées d’électricité, ventilation intermittente, chaleur suffocante… Un comble alors que les discussions portaient sur « l’énergie verte » et le développement durable en Afrique. « C’était surréaliste d’écouter des discours sur l’énergie propre alors que les lumières clignotaient et que la salle devenait irrespirable », ironise un observateur d’une ONG internationale.

Les problèmes logistiques se sont également manifestés dans les espaces de restauration : pauses-café insuffisantes, manque d’eau, buffets vite débordés et toilettes dans un état déplorable. Le chancelier allemand Friedrich Merz est même allé jusqu’à déplorer publiquement l’absence de pain « décent » sur les buffets.

Plusieurs participants africains n’ont pas hésité à qualifier l’événement de « fiasco total », certains quittant même les lieux avant la fin. L’opposition angolaise, notamment l’UNITA, a dénoncé une opération de communication visant à masquer la réalité sociale du pays. Pour Álvaro Chivukuvuku Daniel, secrétaire général de l’UNITA, le sommet cherchait avant tout à projeter l’image d’un « État sûr » pour les invités, alors que les mesures d’organisation ont paralysé la vie des habitants.

Ces derniers ont en effet subi de plein fouet les conséquences du sommet : chaos routier, fermeture d’écoles et de bureaux, pertes financières pour les taximen, difficultés d’accès aux marchés. Sur les réseaux sociaux, les critiques ont fusé, pointant le contraste entre les millions dépensés pour l’organisation et les besoins quotidiens des Angolais.

Pour de nombreux observateurs, le sommet de Luanda a surtout mis en lumière le fossé persistant entre la vitrine diplomatique soigneusement entretenue par le gouvernement et la dure réalité vécue par la population, dans un pays où la pauvreté, les coupures d’énergie et les infrastructures défaillantes constituent le quotidien malgré les célébrations des « 25 ans de partenariat ».

Roberto Tshahe Da Cruz

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