Maître Thomas Gamakolo, avocat du député national Edouard Mwangachuchu, poursuivi par l’auditeur général pour trahison, détention illégale d’armes de guerre et munitions, participation à un mouvement insurrectionnel, a réagi au réquisitoire du ministère public sollicitant de la Haute Cour militaire la condamnation de son client à la peine capitale pour les trois chefs d’accusations retenus contre lui. Pour l’avocat de l’élu de Masisi, le ministère public n’a pas démontrer, tout au long de l’instruction, les liens qui existent entre son client et les rebelles du M23 ainsi que le Rwanda.
« C’est vrai qu’il y a des gens dans le M23 qui nuisent à l’Etat et personne ne le conteste. Nous ne sommes pas là pour le M23, ni pour le Rwanda. Nous savons qu’ils sont hostiles à l’Etat congolais. Mais, notre client n’a aucun lien avec eux. Nous ne comprenons même pas pourquoi il fait le requisitoire en parlant du Rwanda. Quel est le lien qu’il a fait dans l’instruction par rapport à tout ça ? C’est malheureux, parce que nous constatons qu’il s’agit ici d’une stigmatisation », a déclaré maître Thomas Gamakolo.
Tout en qualifiant ce procès de « honte », ce dernier a dénoncé la « stigmatisation » dont est victime son client, à cause de sa morphologie tutsi. « Il s’agit ici d’une stigmatisation. C’est un procès de la haine, un procès au faciès . Notre client doit souffir maintenant du fait qu’il tutsi. On ne peut pas prendre notre client comme victime expiatoire. Tous les péchés que les tutsi commettent n’importe où dans le monde, on met sur sa tête. C’est inacceptable. C’est un recul par rapport à un État des droit », a dénoncé maître Gamakolo.
Et de poursuivre : « le requisitoire du ministère public est risible. Le ministère public continue toujours à être dans les errements, dans la mesure où, la fois dernière, lorsqu’il avait précisé le cadre des accusations, il avait requalifié « espionnage » en « trahison ». Maintenant, nous voyons qu’il vient de requalifier la trahison dans le code militaire en trahison dans le code ordinaire ».
Outre la perpétuité pour trahison, l’officier du ministère public a requis, contre le député Mwangachuchu, 5 ans de service pénal principal pour détention illégale d’armes de guerre et le service pénal à perpétuité pour participation à un mouvement insurrectionnel. C’est le mardi 29 août prochain que les avocats de du prévenu présenteront leurs moyens de défense.
Djodjo Vondi