Deux fédérations sportives nationales, l’Haltérophilie et le Rugby, ont récemment exprimé des réserves concernant le processus ayant conduit aux dernières élections du Comité National Olympique congolais (CNO).
Leur démarche, inhabituelle pour des structures généralement peu engagées dans les débats institutionnels, ouvre une séquence de discussions autour de la gouvernance du mouvement olympique en RDC.
Selon les deux fédérations, plusieurs obligations statutaires n’auraient pas été respectées lors de la convocation de l’Assemblée générale élective.Elles soulignent notamment l’absence du lieu et de l’heure dans la convocation, alors que ces éléments sont normalement obligatoires pour toute réunion du CNO.
Par ailleurs, les fédérations indiquent que les rapports moral et financier n’ont pas été transmis dans les délais prévus. Les documents finalement partagés présenteraient, d’après elles, des incohérences ou des éléments non justifiés, ce qui limite leur capacité à exercer un contrôle interne complet.
Un autre point de désaccord concerne l’exclusion d’un candidat à la présidence.
Les fédérations affirment que son dossier remplissait les conditions requises et que les recours introduits n’ont pas été examinés, contrairement aux dispositions statutaires.
Le candidat concerné indique disposer d’éléments montrant que des responsables du CNO auraient tenté de le dissuader de maintenir sa candidature. Ces affirmations n’ont toutefois pas été commentées publiquement par la direction du CNO.
Présence de l’Acnoa et interrogations sur la supervision
Un représentant de l’Association des Comités nationaux olympiques d’Afrique (Acnoa) était présent lors du scrutin. Les fédérations contestataires s’interrogent sur l’absence de réaction de l’observateur face aux points qu’elles jugent litigieux.
L’Acnoa, de son côté, n’a pas communiqué officiellement sur ce sujet.
Le Ministère des Sports avait annoncé la suspension des élections afin de permettre une clarification des procédures et d’assurer la transparence du processus. Le CNO a néanmoins poursuivi les opérations électorales, estimant qu’elles étaient conformes à ses statuts internes.
Selon le cadre juridique en vigueur, une telle situation pourrait entraîner un examen de la conformité de la procédure par les autorités compétentes, voire des sanctions en cas de manquement avéré.
Possibilité d’un recours devant le Tribunal Arbitral du Sport
Les fédérations d’Haltérophilie et de Rugby envisagent, si le scrutin n’est pas annulé, de saisir le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) de Lausanne.
Le recours au TAS constitue une procédure prévue par les règles du mouvement olympique international et permet d’obtenir un arbitrage sur des litiges liés aux élections, aux statuts ou aux décisions internes des comités nationaux.
Une situation qui relance le débat sur la gouvernance sportive
Ces contestations interviennent après plusieurs années de fonctionnement continu de la direction sortante du CNO.
Elles remettent sur la table des questions de gouvernance, de transparence administrative et de conformité aux normes olympiques.
Les échanges entre les fédérations, le CNO, le ministère et les instances internationales détermineront les prochaines étapes.
Jti















