Le FC Barcelone a officialisé, mercredi 30 juillet, la signature d’un contrat de sponsoring avec le gouvernement de la République démocratique du Congo. Selon le média espagnol Mundo Deportivo, un premier versement de 22 millions d’euros en provenance de Kinshasa a déjà été effectué.
Cet accord, présenté comme une opportunité de « visibilité internationale » pour la RDC, intervient dans un contexte économique et social particulièrement tendu. Et il soulève une vague d’indignation, aussi bien au sein de la population congolaise que chez certains observateurs du football africain.
Le journaliste franco-algérien Anthony Pla, se revendiquant panafricain, s’est joint aux critiques. Sur ses réseaux sociaux, il a dénoncé ce qu’il considère comme une absurdité : « Le « Cœur de l’Afrique » y gagne quoi ? Un tel montant pour une simple visibilité sur des maillots d’entraînement et un stand dans un stade qui n’est même pas terminé ? Est-ce qu’il y aura des frais cachés pour les camps, les cliniques, les échanges promis ? »
Et de conclure, amer : « Cet argent sort d’Afrique pour aller remplir les caisses de l’Europe… Mais on continue à nous dire qu’on n’est pas colonisés du football. »
Le journaliste français Romain Molina, connu pour ses enquêtes sur les coulisses du sport, avait été l’un des premiers à révéler les clauses jugées désavantageuses pour la RDC dans ce partenariat. Depuis, les critiques n’ont cessé de croître, notamment sur les réseaux sociaux.
À Kinshasa, les autorités congolaises n’ont toujours pas réagi officiellement. Pourtant, la polémique enfle. Et pour cause : ce contrat avec le FC Barcelone n’est que l’un des trois accords signés récemment. La RDC se serait également engagée avec l’AS Monaco et l’AC Milan, pour un montant global estimé à près de 90 millions d’euros sur 4 ans, selon plusieurs sources.
Une somme vertigineuse pour un pays où les infrastructures sportives peinent à émerger, où les clubs locaux manquent cruellement de moyens, et où les jeunes talents fuient faute d’opportunités.
Une question reste donc en suspens : à qui profite réellement ce deal ?
GLK