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Congo Airways: des millions de dollars US détournés, l’IGF craint une faillite

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Au terme d’un audit réalisé à la compagnie d’aviation Congo Airways, l’Inspection générale des finances (IGF) a découvert des millions de dollars US détournés par le staff dirigeant, et craint que l’entreprise déclare faillite.

Il en a d’ailleurs fait part, dans une correspondance du 28 mai 2021, au président du conseil d’administration (PCA) et au directeur général de cette entreprise de l’État congolais.

L’IGF a constaté, en effet, un paiement non justifié de 2 352 144,26 $US qu’elle qualifie de « surfacturation manifeste » en faveur des fournisseurs des services de douane; un détournement de 2 040 868,79 $US par les agents de Congo Airways, résultant de manque de reversement des recettes de vente des billets ; paiement de 8 784 710 $US au titre de prestations à l’Autorité d’aviation civile (AAC) sans que lesdites prestations ne soient réelles pour la période de 2016 à 2020; la non comptabilisation de 2 456 492 $US résultant de la différence entre le chiffre d’affaires du logiciel Datawings et celui pris en recettes.

Il y a également un paiement de 3 517 910,80 $US, sans soubassement contractuel, au profit de la société ITM; la cession à Engen DRC et à Cobil RDC au titre des décotes non justifiés, de la subvention accordée à Congo Airways par le gouvernement dans le cadre de la structure des prix des produits pétroliers : 946 317,90 $US pour Engen DRC et 1 086 625,90 $US pour Cobil RDC ; existence des sorties de fonds non justifiées à hauteur de 2 770 273 $US; paiement « exorbitant » de 1 917 424 $US au titre de location des matériels de transport; paiement anticipatif de 99 600 $US à la chaîne de télévision Wapicom pour diffusion des spots publicitaires en violation de la procédure des marchés publics…

Après le contrôle de la gestion de Congo Airways, l’IGF déplore l’absence d’une politique de rationalisation des charges, l’application d’un barème de rémunération fort onéreux, le non paiement des impôts dus à l’État, la mauvaise allocation des ressources financières, un risque élevé de faillite car les pertes enregistrées dépassent le capital social et un « échec total » dans l’atteinte des objectifs assignés.

LM

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