3 semaines auront suffi pour que le petit marché pirate refasse surface à Kintambo magasin, un des carrefours de la capitale congolaise.
C’est dans le souci d’assainir la ville que le gouverneur de Kinshasa, par le biais de la police, avait déguerpi les vendeurs ambulants de ce coin stratégique de la ville. Fort est de constater leur présence en ce lieu et ce, en dépit de leur déguerpissement brutal. Leur présence constitue une entrave à l’embellissement de ce coin.
Media Congo Press (MCP) s’est entretenu avec quelques-uns d’entre eux pour mieux s’enquérir de la sourde oreille que font ces vendeurs malgré plusieurs avertissements de l’autorité de la ville.
D’entrée de jeu, ils expliquent que ”nous n’avons pas où aller vendre nos produits. Kintambo magasin étant la plaque tournante et point qui relie trois communes stratégiques à savoir Ngaliema, Bandalungwa et Gombe, son positionnement géographique est une oasis pour nos affaires. Tous les habitants de Ngaliema avant de se rendre en ville passent obligatoirement par ici, de même que ceux qui reviennent du service ou toute autre occupation. Nous chasser d’ici nous conduit droit à la misère ; les policiers nous chassent fréquemment mais parfois ils sont coopératifs », indiquent des vendeuses interrogées.
De son côté, Jean, fils d’un ancien combattant et vendeur très connu dans ce milieu, renseigne que « c’est depuis 1995 que ma famille et moi vivons grâce à ce petit commerce. Et personnellement, c’est tout ce que je sais faire car étant borgne, je suis limité à bien des tâches. Nous voulons bien respecter l’Etat mais comme on le dit si souvent, à l’impossible nul n’est tenu d’où il est difficile que cette mesure soit salutaire et applicable tant que l’Etat n’est pas en mesure de caser tous ces malheureux vendeurs dans un marché moderne », a-t-il déclaré.
Il sied de signaler que Kintambo magasin est un coin stratégique grâce notamment à son positionnement non loin de la cité de l’Union africaine qui fait office du Palais présidentiel. La loi est dure mais c’est la loi.
Serge Maheme