L’agriculture bien qu’essentielle pour réduire la pauvreté rurale et urbaine, en République démocratique du Congo, ce secteur n’avance pas beaucoup. Et bien entendu les politiques ont leur part de responsabilité dans la prise de ce retard. L’économiste agricole Moïse Lufuluabo analyse la relance du secteur agricole congolais.
Moïse Lufuluabo, économiste et chef des travaux à l’Université Pédagogique Nationale estime que « la relance du secteur agricole congolais est possible, car le pays ne manque pas des experts en la matière. Ce que nous manquons, c’est la bonne volonté ».
Moïse Lufuluabo, économiste et chef des travaux à l’Université Pédagogique Nationale
L’économiste explique les raisons pour lesquelles l’agriculture n’avance pas.
« Une des raisons qui font que notre agriculture n’aille pas de l’avant, ce que pendant plusieurs années, nous n’avons jamais eu une politique agricole sérieuse. Par la politique agricole nous entendons les priorités que l’Etat s’est donné et les stratégies appliquées pour sa matérialisation ».
Poursuivant ses explications, M. Lufuluabo révèle que, « l’autosuffisance alimentaire est un concept que l’on a déjà dépassé. Celle-ci suppose que nous dépendons de notre propre production, ce qui semblerait intéressant à première vue, mais ça ne sera jamais le cas à cause de l’ouverture aux autres régions du continent et du monde ».
Et d’ajouter, « le pays a adopté plutôt la sécurité alimentaire comme politique. Dans ce sens, le pays est ouvert aux importations alimentaires c’est-à-dire pour manger, nous ne dépendons pas seulement de ce que nous produisons, mais nous pouvons aussi acheter ce que les autres pays vendent comme nourriture ». D’après le chef des travaux, « pour que la population ait de quoi suffisamment se nourrir, je pense qu’on devrait premièrement former les producteurs, leurs donner les intrants, et l’accès au marché », a-t-il déclaré.
Signalons que suite aux multiples contraintes d’ordre technique, économique, les populations sont plongées dans une situation d’insécurité alimentaire.
Et de conclure, « la production agricole existe en RDC, mais la plus grande difficulté se trouve au niveau de l’écoulement de ces produits sur le marché. Il suffit juste de connecter les grands centres de production aux grands centres de consommation, mettre des garde-fous pour que le terme d’échange soit favorable aux producteurs, c’est-à-dire que leurs produits ne soient pas vendus à vil prix, et donner aux producteurs des intrants pour une semence de bonne qualité, je pense que la situation actuelle des agriculteurs s’améliorerait significativement ».
Au gouvernement Sama Lukonde de s’atteler à élaborer une politique agricole adéquate pour que l’agriculture soit réellement une clé de la croissance économique durable et de la réduction de la pauvreté en République Démocratique du Congo.
Hénoc Mpongo
