• Le prix du litre à la pompe risque d’atteindre 2.500 Fc
• L’hôtel de ville va-t-elle publier une nomenclature des prix de transport ?
Une nouvelle tarification des produits pétroliers a été faite récemment par le ministère de l’Economie nationale. Le prix du litre d’essence à la pompe est passé de 2.150 à 2.300 Fc, soit une augmentation de 6%. Dans les couloirs du Secrétariat général à l’Economie nationale, on laisse croire que ce réajustement est consécutif à la persistance des chocs exogènes liés à la hausse des prix du carburant sur le plan international.
Pourtant, pas plus tard que le 16 avril dernier, les produits pétroliers avaient déjà connu pour la deuxième fois consécutive, une augmentation d’environ 100 FC.
Malgré ces réajustements, la pénurie du carburant, cette fois-ci le gasoil, continue de provoquer des longs fils d’attente dans des stations-services dont la plupart restent fermées depuis plusieurs semaines. Au niveau du groupement professionnel des distributeurs de produits pétroliers, on continue d’évoquer l’endettement hors normes des sociétés commerciales auprès des fournisseurs de carburant supérieur à 220 millions de dollars américains.
Ce qui laisse croire que les nouveaux prix proposés par les responsables du Ministère de l’Economie, ne sont qu’intermédiaires et donc, attendent d’être revus à la hausse dans les tout prochains jours. Dans plusieurs stations-services de la ville-province, on laisse croire que le prix du litre d’essence à la pompe atteindra 2.500 Fc, montant qui soulagera tant soit peu les attentes des distributeurs de produits pétroliers membres de la FEC (Fédération des entreprises du Congo).
Pourtant, des mesures préventives avaient été annoncées le 22 mai, à l’issue d’une réunion tenue par le directeur du cabinet du ministre des Hydrocarbures avec les sociétés commerciales qui œuvrent dans le secteur de la logistique et de la vente des produits à la pompe. Au cours de cette réunion, le niveau d’approvisionnement et de fourniture du pays en carburants surtout dans la partie ouest a été examiné.
A cette occasion, le directeur général de Total avait même évoqué la difficulté à servir la population à la pompe vu la carence des produits, en attendant les bateaux qui devaient accoster. De son côté, le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde a rassuré lors de la 55ème réunion du Conseil des ministres, que les produits pétroliers concernés sont en cours d’acheminement pour renforcer le stock existant, afin de combattre la flambée des prix. Il avait indiqué en outre que le Gouvernement tiendra compte du coût social d’une éventuelle levée de cette subvention et veillera à ce que tous les équilibres nécessaires soient sauvegardés, quelle que soit la situation.
Les prix des denrées flambent, le transport en commun devient un casse-tête
Malgré toutes les promesses des autorités concernées, la situation reste stagnante sur le terrain. Les stations-services qui avaient fermées depuis des semaines, le sont restées jusqu’à ce jour. Au niveau de celles qui vendent encore du carburant, les files d’attente se créent du jour au lendemain, offrant l’image d’une criante rareté, particulièrement en ce qui concerne le gasoil. Dans l’entre temps, les prix des denrées alimentaires, notamment les produits de première nécessité, prennent de l’ascenseur sur le marché. Les augmentations vont de 6 à 10%, par rapport aux prix initiaux.
En ce qui concerne le transport en commun, c’est le casse-tête chinois pour les Kinois qui ne savent pas à quel Saint se vouer. La présence des centaines de bus de la Transco (Société de transport au Congo) sur les artères de Kinshasa, n’a pas résolu le problème de mobilité dans une ville de près de 15 millions d’habitants.
En attendant, la spéculation du prix de la course se fait au bon vouloir des transporteurs privés qui font la loi. « A chaque majoration du prix du litre d’essence à la pompe, les transporteurs nous font souffrir. Je dois débourser près de 4.000 Fc à l’aller comme au retour du travail. C’est vraiment pénible pour nous les gagnes petits », a confié à médiacongo.net, un agent du ministère des Affaires sociales résidant à Kinkole.
Dans les couloirs de l’hôtel de ville de Kinshasa, rien ne filtre sur une éventuelle nouvelle nomenclature des prix des courses en taxi et en taxi-bus, comme c’est fut le cas pendant la gestion du gouverneur André Kimbuta. « A ce jour, rien ne présage que l’hôtel de ville pense à mettre sur pied une grille tarifaire officielle, pour décourager la spéculation chez les transporteurs en commun. A notre niveau, aucune information ne circule à ce sujet », a laissé entendre un fonctionnaire de l’hôtel de ville de Kinshasa sous le couvert de l’anonymat. Comme pour affirmer que le calvaire des Kinois prendra du temps.
Au niveau de la province du Kongo central, les chauffeurs qui desservent le trajet Kisantu-Mbanza-Ngungu-Kinshasa, sont sur le point de marcher, pour exiger la majoration du prix du transport qui revient actuellement à 8.000 Fc pour le trajet Kinshasa-Kisantu et 10.000 Fc pour le trajet Kinshasa-Mbanza-Ngungu. Pour eux, avec la majoration du prix du litre d’essence à la pompe, le prix du transport doit également être revu à la hausse. « Nous sommes en train de nous préparer pour descendre dans la rue, pour exiger la majoration du prix de transport, conséquemment à la majoration du prix du litre d’essence à la pompe », confie le chauffeur Tsikose non autrement identifié dans les colonnes de madiacongo.net.
Un analyste contacté à ce sujet, craint que cette situation puisse se généraliser à travers tous les coins de la capitale et sur l’ensemble du territoire national. Dans ce cas dit-il, même la somme ajoutée au maigre salaire des agents et fonctionnaires de l’Etat, risque de ne rien représenter par rapport à la spéculation des prix du transport en commun.
Reste à savoir si le gouvernement de la République va tenir compte du coût social et de la sauvegarde des équilibres nécessaires, quelle que soit la situation, comme l’avait si bien promis le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, au cours de la 55ème réunion du Conseil des ministres tenue le 27 mai dernier.
José Wakadila