Ouverture à Kinshasa ce mardi 21 juin du forum sur l’élaboration et l’adoption d’un projet de stratégie et du plan d’action pour la préservation et la lutte contre le discours de haine dans les supports de communication écrite, audiovisuelle et numérique en Afrique centrale. Cette rencontre qui a débuté ce mardi prendra fin le vendredi 24 juin.
Cette rencontre de portée régionale réunit d’autres pays de l’Afrique centrale particulièrement le Cameroun et la République centre africaine qui ont récemment organisé le même forum respectivement en date du 26 au 29 octobre 2021 et du 26 au 29 avril 2022.
Le directeur du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH), Aziz Abdoul Thione, a précisé que ce forum de Kinshasa est organisé pour combattre les discours de haine, un phénomène mondial qui a augmenté ces dernières années, notamment en raison de l’utilisation croissante des médias sociaux et en lien avec la pandémie de la Covid-19.
Pour Aziz Abdoul Thione, le discours de haine constitue une menace pour les valeurs démocratiques, la stabilité sociale et la paix
« L’Afrique centrale n’en est pas épargnée, elle est confrontée à la résurgence et l’enracinement des discours incitatifs à la haine et à l’hostilité qui divisent les peuples et entraînent des régions entières dans la violence et le chaos. Ses effets sont dévastateurs et délétères, plusieurs exemples continuent à marquer nos mémoires et à interpeller la conscience collective », a déclaré Aziz Abdoul Thione.
Pour le directeur du BCNUDH, toutes ces dérives sont le couronnement d’un processus qui trouve sa source dans des contentieux non résolus, des préjugés, des injustices et des frustrations entretenues de génération en génération par de nombreux acteurs dont les professionnels des médias.
Il a, dans son adresse, rappelé aux participants que ce forum de Kinshasa a pour but d’adopter un document stratégique et programmatique permettant aux États de la CEEAC de faire face à la menace que représentent les discours de haine.
Ayant pris la parole à son tour, la ministre près le président de la République, madame Nana Manwanina a fait savoir à l’assistance que le peuple de la sous-région doit être uni autour d’un narratif consensuel, dénué de toute violence car les discours d’amour doivent normalement triompher sur les discours de haine.
« Cette initiative prise par le Bureau des Nations unies en Afrique centrale (UNOCA) et la commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), avec l’appui des différentes entités onusiennes de l’Afrique centrale est à saluer, surtout en ces moments très critiques pour la plupart des pays de l’Afrique centrale qui connaissent actuellement une recrudescence des discours incitatifs à la haine et l’hostilité sapant ainsi les efforts de paix et les valeurs du vivre ensemble qui caractérisent le peuple africain en général », a martelé la ministre près le président de la République.
Madame Nana Manwanina a poursuivi en insistant sur le fait que le gouvernement de la République démocratique du Congo, sous le leadership du chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi, est préoccupé par la question de la lutte contre les discours de haine, la situation que trqversent actuellement nos populations de l’Est du pays avec la résurgence des crimes et violations graves du droit international des droits de l’homme par le M23 et ceux qui le soutiennent. Ce qui le pousse à mettre en jeu tous les moyens nécessaires pour ratifier, maintenir uni le pays et parvenir à la paix pour toutes les populations de la RDC.
À la fin de son adresse, la ministre près le président de la République a invité les participants à mettre à profit leurs diverses expertises pour parvenir à l’adoption d’une stratégie régionale de lutte contre les discours de haine, qui permettra de mettre en place les mécanismes pouvant aider à résorber au maximum ce fléau dans les pays de la région.