La ville turque abrite du 9 au 11 mai 2023 le Cobalt Congress, un événement organisé par @Cobalt Institute. Il s’agit de la plus grande rencontre annuelle de l’industrie mondiale du cobalt.
Au total, plus de deux cent cinquante participants y prennent part, dont une forte délégation de la République démocratique du Congo conduite par la ministre des Mines, Antoinette N’Samba.
En raison de son attrait grandissant, le cobalt, qui constitue un des produits nécessaires à la production des batteries pour les voitures électriques, est déclaré « substance minérale stratégique » par un décret de la primature datant du 24 novembre 2018. Lui et d’autres minerais sélectionnés en fonction de la forte demande dans le commerce international sont désormais surtaxés en RDC, conformément aux nouvelles dispositions du Code de 2018. Déjà, à l’époque, la démarche congolaise avait suscité de vives polémiques. Outre le fait que le pays n’exporte que le concentré et non le métal concerné, d’autres critiques mettent en garde contre le risque accru de substitution du produit face à son coût élevé. Le développement prometteur de technologies alternatives ne pouvait être éclipsé. Malgré tout, la transition vers les véhicules électriques s’est accélérée au fil des années, faisant passer les perspectives de la production mondiale à 320 000 tonnes en 2026 contre 175 000 en 2021.
Au regard des enjeux actuels et futurs sur ce précieux métal, le Congrès mondial du cobalt (édition 2023) fournit un forum pour le réseautage, le développement des affaires et la mise à jour de ce qui se passe dans le secteur. Cette année, le thème tourne autour de la problématique suivante : « Géopolitique du cobalt : réaliser la transition vers l’énergie dans un monde polarisé ». Pour la première journée, les participants ont réfléchi sur le devoir de diligence en matière d’environnement et de droits de l’homme. Quant à la RDC représentée fortement à ces assises, elle compte bien mettre sur la table les questions relatives à l’examen de la nature mondiale du cobalt avec un accent particulier sur la diversité géographique des réserves et de l’offre, ainsi que les ambitions des pays non-membres de contribuer à la sécurité de l’approvisionnement en cobalt.
Laurent Ifayemba