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Les chiffres publiés par l’agence nationale de promotion des investissements (ANAPI) confirment une large domination du bloc occidental, entre 2017 et 2021, en termes d’investissements en RDC. Le Royaume-Uni arrive en tête avec 1,9 milliard de dollars américains USD investis au cours de cette période, alors que la Chine occupe la deuxième place avec 1,5 milliard. Par ailleurs, le secteur des « Services » a attiré le gros des Investissements directs étrangers (IDE), représentant 57 % des 388 projets agréés.

Le document de l’ANAPI est publié à un moment crucial pour la RDC et pour l’Afrique. En effet, la morosité actuelle de la conjoncture mondiale inquiète forcément sur les flux mondiaux d’IDE. Selon les Nations-Unies, la fragilité de la croissance de l’investissement productif réel persiste en raison de la guerre en Ukraine, avec sa triple crise à la fois alimentaire, énergétique et financière, mais aussi la pandémie de COVID-19 et le dérèglement climatique. La crainte d’un essoufflement de l’investissement international n’est pas à négliger dans un futur proche, avec le risque d’impacter directement les efforts déployés pour accroître le financement du développement durable.

Sur le continent africain, la RDC représente un enjeu bien mineur dans le cadre des IDE. En raison de la stabilité de la gouvernance et de la solidité du cadre juridique, quatre pays africains, en l’occurrence l’Égypte, le Maroc, le Ghana et l’Afrique du Sud, sont repris dans le top 25 des marchés émergents les plus prometteurs pour les IDE au cours des trois prochaines années (2023 – 2024 – 2025). Toutefois, prise dans son ensemble, l’Afrique reste peu compétitive. En 2021, la région a enregistré l’une des plus fortes progressions des flux d’investissements mondiaux. Ces derniers représentaient à peine 5,2 % des IDE, contre 4,1 % en 2020.

Pour autant, les chiffres de l’ANAPI revêtent un certain intérêt dans le contexte de la RDC, un pays désireux de devenir une terre d’opportunités pour les investissements dans tous les secteurs de la vie nationale. Le document publié comporte de précieuses informations sur un certain nombre de domaines : pays qui ont le plus investi, montants approuvés, projets agréés, tendance, secteurs les plus sollicités, etc. Entre 2016 et 2021, soit une période de six ans, les IDE nets sont passés de 933 millions de dollars américains à 1, 678 milliards. À cause de la pandémie de COVID– 19, le pays a enregistré une baisse entre 2018 et 2019, passant de 1,408 à 1,354 million de dollars. Pour les six années sous examen, les IDE entrants ont occupé plus de 80 % de l’enveloppe globale. Au total, la RDC a agréé 388 projets dans les secteurs des services (9,3 milliards $ ; 57 %), l’industrie (4,23 milliards $; 38 %), les infrastructures (462,1 millions $; 3 %) ainsi que l’agriculture et exploitation (29,7 millions $; 2 %).

Pour le reste, il faut noter qu’un pays du bloc occidental, en l’occurrence le Royaume-Uni, vient en tête des investissements (1,9 milliard $), suivi de la Chine (1,5 milliard), de l’Afrique du Sud (1,3 milliard $), de la Belgique (708 millions $), des Émirats-Arabes Unis (547 millions $), de l’Île Maurice 391 millions $), de l’Ouganda (338 millions $), des États-Unis d’Amérique (318 millions $), du Panama (265 millions $) et du Liban (223 millions $). Ce top dix remet en question toute la perception de l’engagement des différentes communautés présentes en RDC. En effet, rien n’indiquait que l’Ouganda puisse représenter le septième pays qui a le plus investi au Congo. Les provinces les plus bénéficiaires sont la capitale Kinshasa, avec ses 127 projets agréés, et le Haut-Katanga, qui a bénéficié de 33 projets de 4,5 milliards $, soit le coût le plus élevé, très loin devant Kinshasa (1,4 milliard $).

Laurent Ifayemba

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