Le Rassemblement congolais pour la démocratie Kisangani-Mouvement de libération (RCD/K-ML) exige le remplacement des autorités de l’état de siège en ville de Beni (Nord-Kivu).
Dans leur déclaration politique rendue publique ce mardi 5 juillet 2023, le RCD/K-ML déplore la montée en flèche de l’insécurité en pleine ville de Beni qui débouche par des tueries des civils, des blessés par balles ou par armes blanches et des pillages des biens de la population. Les auteurs de ces forfaits sont identifiés comme des bandits armés qui se présentent aussi soit en tenues militaires ou policières. Il s’agit d’un fardeau de plus pour la population, indique ce parti, par le biais de son président sous-fédéral, Isse Miteo.
« Le RCD/K-ML constate et condamne l’inertie et la passivité des autorités politico-administratives de la ville de Beni, ayant en leur charge la sécurité de la population. La situation sécuritaire se détériore de plus en plus sous l’œil impuissant des autorités de l’état de siège. Cette impuissance se démontre par une forte augmentation des cas de décès par balles des civils, les incursions nocturnes et plusieurs cas d’arrestation arbitraires des paisibles citoyens », a expliqué le président sous-fédéral.
Le RCD/K-ML demande au gouverneur militaire du Nord-Kivu d’organiser une table ronde autour de la sécurité pour élaborer un plan de sécurité de la ville afin de restaurer la situation sécuritaire. Ce parti demande à la population de rester uni aux efforts du chef de l’État Félix Tshisekedi pour la recherche de la paix.
Des criminels, bénéficiaires de la grâce présidentielle ?
Ce parti cher à Antipas Mbusa Nyamwisi, ministre de l’intégration régionale, dénonce ce qu’il qualifie de mauvaise application de la grâce présidentielle. Il s’agit de la libération des bandits réputés et connus en lieu et place des personnes détenues pour des faits bénins.
Cette libération des bandits est également confirmée aussi par les autorités de la ville. Au mois de mai, le maire de la ville de Beni, le commissaire divisionnaire adjoint Muteba Kashale Narcisse, a justifié la détérioration de la situation sécuritaire par la libération des bandits « criminels », par la justice, bénéficiant de la grâce présidentielle.
Une semaine après, soit le 6 juin, le commandant de la Police nationale congolaise, le commissaire supérieur principal Sébastien Kahuma lui, a chargé les autorités nouvellement nommées par le chef de l’État.
Ces justifications ne sont pas bien digérées par les partis politiques, qu’ils soient de l’opposition ou de l’Union de sacrée de la nation. Les politiques dénoncent que le comité de sécurité semble justifier son « échec » dans la sécurisation de la ville, d’où elles doivent être remplacées pour préserver l’image des institutions congolaises.
Depuis bientôt six mois, la ville de Beni fait face à une criminalité caractérisée par des assassinats, des agressions physiques, sexuelles, des cambriolages et d’autres cas. Aucune nuit ne passe sans qu’on parle de l’un de ces cas.
Delphin Mupanda (Correspondant au Nord-Kivu)