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Lithium : La RDC dans la course mondiale avec le projet Manono

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Ce mardi 15 août, il y a eu la toute première rencontre entre la nouvelle direction du Cadastre minier (Cami) pilotée par Paul Mabolia et une délégation d’AVZ Minerals Ltd. Cette rencontre devrait amorcer la reprise des séances de travail sur le projet d’exploitation du lithium dans le Manono, territoire du Tanganyika réputé pour la production de la cassitérite et de l’étain depuis le Congo Belge. Un grand gisement de lithium a été découvert à la porte de la vieille cité minière.

Manono est monté en notoriété avec le dernier classement à la quatrième place du projet par Mining Intelligence dans son top dix des plus grands projets d’argile et de roche dure en 2023.

Ancien Coordonnateur de la Cellule technique de coordination et planification minière et ancien de la Banque mondiale (BM), Paul Mabolia a pris la tête de l’un des services les plus stratégiques du secteur minier en RDC. En raison de la faible couverture du territoire national par l’information géologique et minière, à peine 25% avec une cinquantaine de substances minérales identifiées dans le sous-sol et plus de 5 000 occurrences minérales réparties entre les indices, gites ou les gisements, la mission du Cami est que l’accès à la propriété du titre minier ou à l’exploration des substances critiques se fassent de façon transparentes. En somme, le Cami gère le domaine et les titres miniers de la RDC dans la perspective d’attirer les investissements et de les sécuriser. On comprend l’importance de la rencontre du mardi dernier sur un projet aux effets transformateurs indiscutables pour la province du Tanganyika et le territoire d’exploitation, Manono.

De cette rencontre, on sait très peu de choses à ce stade. Dans son communiqué, la délégation d’AVZ a insisté davantage sur la détermination du nouveau patron du Cami à s’impliquer pleinement, sous la supervision du ministère des Mines, dans la réussite du projet Manono.

Dans les données de Mining Intelligence (Top 10 lithium Projects septembre 2022), le projet Manono est repris comme l’un des quatre plus grands projets dans le monde, le quatrième plus exactement. L’indicateur qui a servi à classer le projet dans la catégorie des « plus grands », est la simple évaluation des ressources totales en équivalent carbonate de lithium déclarées et mesurées en millions de tonnes. Partant de cette base, le projet Manono, déjà au niveau de la faisabilité, dispose d’une ressource totale estimée à 16,4 millions de tonnes. A ce titre, il vient derrière trois autres énormes projets de lithium dans le monde, à savoir Mcdermitt, à la frontière entre le Nevada et l’Oregon (États-Unis d’Amérique / 21,5 millions de tonnes), Passe Thacker, dans le Nord-Ouest du Nevada (États-Unis d’Amérique / 19 millions de tonnes) et Bonnie-Claire, toujours au Nevada États-Unis d’Amérique / 18,4 millions de tonnes).

Si les projets américains occupent la tête du top dix, le pays de l’Oncle Sam est loin de détenir les plus grandes réserves de lithium. Selon le rapport de Statista Research Department publié le 23 juin 2023, les États-Unis d’Amérique ne viennent qu’en cinquième position, derrière le Chili, l’Australie, l’Argentine et la Chine. Aujourd’hui, le métal intéresse plus d’un investisseur potentiel à l’échelle mondiale.

Beaucoup d’experts congolais proposent même à des chefs d’entreprises nationaux de songer sérieusement à investir dans des actions cotées en bourse dans le secteur du lithium. En effet, il s’agit d’un élément indispensable à la production de batteries des véhicules électriques, mais aussi dans les smartphones. Et toutes les analyses penchent sur une croissance exponentielle du marché du lithium au cours des prochaines années. Pour autant, les coûts de lancement et d’exploitation de nouveaux projets de lithium sont très élevés. Il faut parfois des années pour arriver à dégager des bénéfices, même si la demande se porte bien comme pour les cinq dernières années.

Laurent Ifayemba

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