Dans un communiqué de presse rendu public ce vendredi 27 octobre 2023, le Centre de recherche en finances publiques et développement local (Crefdl) a suivi la sortie médiatique de l’Inspection générale des finances au sujet d’un prétendu détournement des fonds alloués au projet de construction de la Route nationale n°1 (Rn1) dans son tronçon reliant la ville de Mbuji-Mayi à celle de Kananga.
D’après l’IGF, l’évaluation des travaux indique que 3 millions USD seulement ont été déjà utilisés et demande la poursuite des travaux avec les 24 millions $ qui auraient été détournés. Elle refuse cependant de valider
un nouveau paiement de 29 millions de dollars au profit de la Société Samcrete, chargée d’exécuter les
travaux.
Après analyse de l’exécution du contrat, Crefdl relève que le contrat signé au Caire, en Egypte en présence du Chef de l’Etat Felix Tshisekedi Tshilombo et du Représentant du Président Egyptien, entre le Fonds de Promotion de l’Industrie et l’entreprise Samcrete Engineers & Contractors (Egypte) porte sur les travaux de construction de la route revêtue de 188 Km sur la Route Nationale N°1 (RN1) dans son tronçon reliant la ville de Mbuji-Mayi à celle de Kananga pour un montant de 302 millions de dollars sous le contrôle et la surveillance de la firme Grand Group International (Kossovo).
Selon le Crefdl les conclusions de l’IGF sont hâtives et n’ont pas eu pour soubassement des pièces comptables. Elles sont plutôt motivées par une campagne menée par les autorités publiques, privées d’accès aux sources de ce financement.
Le monitoring de Crefdl relève une influence de certains membres du Gouvernement qui
instrumentalisent les inspecteurs de l’IGF pour obtenir la déchéance de ce marché financé par le FPI pour le confier à la Banque africaine de développement (BAD) et attribuer les travaux à une entreprise proche d’eux.
Alors que le FPI avait déjà signé le contrat de réhabilitation de cette route RN1 en 2020, la BAD a encore
approuvé une ligne de crédit en décembre 2022 pour financer les travaux de cette même route à hauteur de 650 millions USD, soit le double de la facture proposée par les Egyptiens de 302 millions de dollars. Ce qui
entrainerait une surfacturation de 348 millions $.
Le retrait de ce projet à l’entreprise Samcrete, indique Crefdl, aura des lourdes conséquences sur le plan contractuel et diplomatique dont le recours à la procédure d’arbitrage à la Chambre de Commerce International, les dommages et intérêts qui porteront sur le montant du contrat non décaissé de 275 millions de dollars et le risque d’altération des relations diplomatiques et d’affaires entre l’Egypte et la RDC.
Joslin Lomba