La société civile de Manono, dans la province du Tanganyika, alerte sur la multiplication de barrières illégales érigées par des éléments des forces de l’ordre sur plusieurs axes routiers. À ces postes, les conducteurs de motos et de vélos sont contraints de payer entre 2 500 et 5 000 francs congolais pour pouvoir circuler.
Selon l’abbé Moïse Kiluba, coordonnateur de la société civile forces vives de Manono, ces pratiques freinent gravement les activités économiques dans la région. « L’argent perçu ne va ni au Trésor public ni aux caisses de l’État. Il finit dans les poches de ces militaires », dénonce-t-il.
Cette situation décourage les agriculteurs et commerçants venus d’autres provinces comme le Kasaï ou le Haut-Lomami, qui peinent à acheminer leurs produits jusqu’au marché. « Quand un commerçant quitte Kabongo ou même Kananga avec six ou sept bidons d’alcool artisanal, il arrive à destination avec à peine quatre, à cause des taxes illégales imposées sur le trajet. Quel bénéfice peut-il encore espérer pour sa famille ? », s’interroge l’abbé Kiluba.
Il appelle les autorités provinciales à prendre des mesures urgentes pour démanteler ces barrières et rétablir la libre circulation des personnes et des biens. « Le trafic routier devient de moins en moins rentable, ce qui alourdit la pauvreté. Cela favorise aussi la montée du banditisme dans les milieux ruraux », alerte-t-il.
JM Mpandanjila