Au moins cinq personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées ou enlevées, mercredi 9 juillet 2025, dans une attaque attribuée aux rebelles ADF dans le village Ka-Terrain, à la frontière entre l’Ituri et le Nord-Kivu. Les assaillants, se faisant passer pour des Wazalendo, ont exécuté leurs victimes à l’arme blanche, semant la panique dans cette zone en proie à l’insécurité.
L’attaque s’est produite à l’aube, dans le village Ka-Terrain, situé à environ 30 kilomètres à l’ouest d’Oïcha, chef-lieu du territoire de Beni. Selon des sources locales, les assaillants sont arrivés en se faisant passer pour des membres des Wazalendo, des groupes armés dits « patriotes » qui collaborent parfois avec l’armée.
« Ils nous ont trouvé à trois, endormis vers deux heures du matin. Armés de fusils et de machettes, ils ont fouillé les maisons, emporté nos téléphones, nous ont ligotés et menacés de mort », témoigne un rescapé arrivé à Oïcha.
« Ils nous ont même interrogés sur notre religion. Nous avons dit que nous étions catholiques, et ils ont répondu que ce n’était pas une bonne religion ».
Selon la société civile de Beu-Manyama, les Forces armées congolaises (FARDC) et les militaires ougandais (UPDF) sont intervenus peu après, une fois les assaillants en fuite.
« Les rebelles sont venus de la rivière Ituri. Ils ont exécuté cinq personnes à la machette. Trois autres ont été grièvement blessées », a déclaré Ramazani Maliyabwana, président de la société civile locale.
« Nous demandons à la population de quitter les zones non sécurisées. Nous encourageons nos forces à poursuivre les rebelles. »
Cette attaque intervient quatre jours après le lancement de grandes offensives conjointes entre les FARDC et l’UPDF contre des positions des ADF le long de la rivière Ituri. Comme par le passé, les rebelles répliquent en s’en prenant aux civils, notamment dans les zones rurales mal sécurisées.
Face à cette situation, la société civile appelle à la prudence et exhorte les autorités militaires à sécuriser les villages exposés aux représailles.
Les ADF, un groupe rebelle d’origine ougandaise, sont présents en RDC depuis 1986. Alliés à l’État islamique depuis 2017, ils sont responsables de nombreux massacres de civils, selon les services de renseignement et plusieurs rapports de l’ONU. Depuis 2021, une opération militaire conjointe est menée contre eux par les armées congolaise et ougandaise.
Delphin Mupanda