Alors que les remises et reprises débutent ce mardi 12 août 2025 dans plusieurs ministères du gouvernement Suminwa 2, l’Observatoire de la dépense publique (ODEP) hausse le ton contre la configuration de cette nouvelle équipe gouvernementale.
Dans un communiqué publié ce jeudi, l’ODEP rappelle qu’il alerte depuis plusieurs années — chiffres et analyses à l’appui — sur la nécessité de réformes structurelles profondes : rationalisation des dépenses publiques, redynamisation des organes de contrôle et allocation budgétaire accrue en faveur des secteurs sociaux et productifs.
« Sur 100 % des réformes proposées par l’ODEP depuis 2019, seuls 10 % ont été appliquées. Ce faible taux d’implémentation s’explique principalement par le manque de volonté politique et l’acharnement à maintenir des systèmes de gestion opaques et inadaptés, contraires aux principes élémentaires de bonne gouvernance et de transparence », indique le communiqué.
L’ODEP juge la situation d’autant plus préoccupante que, malgré la conjoncture économique difficile, un gouvernement de 53 ministères vient d’être formé, ce qui accroît considérablement les charges de fonctionnement au détriment des investissements productifs, de la défense nationale, de la protection sociale et de la réponse aux urgences humanitaires.
« Cette configuration institutionnelle hypertrophiée, dans un contexte de contraction des marges budgétaires, accentue les déséquilibres structurels et fragilise encore davantage la capacité de l’État à répondre efficacement aux priorités nationales », conclut l’ODEP.
BM