Dans une correspondance adressée au ministre de l’Enseignement supérieur, universitaire, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, les enseignants de l’Institut supérieur de commerce (ISC) de Tshikapa réclament la révocation du directeur général François Kabula Kasongo, qu’ils accusent de mauvaise gestion et de manque de transparence financière.
Selon les signataires, depuis la prise de fonction de M. Kabula, l’ISC aurait dévié de sa mission académique pour se transformer en un « patrimoine familial » dirigé selon des intérêts privés.
Parmi les griefs évoqués figurent : une gestion opaque des finances ; des mouvements de fonds jugés suspects ; des tensions fréquentes entre membres du comité de gestion ; l’ouverture de comptes bancaires jugés fictifs ; la politisation de l’institution ; le népotisme et le favoritisme dans la nomination aux postes…
Les enseignants dénoncent également la dégradation des infrastructures, affirmant que les auditoires demeurent dans un état déplorable, assimilable à des « porcheries ». Ils pointent aussi la violation de l’arrêté ministériel interdisant la nomination des assistants, des actes d’autoritarisme, de répression des voix dissidentes, ainsi que des menaces à l’encontre de ceux qui critiquent la gestion actuelle.
Un climat d’insécurité morale et psychologique régnerait désormais aussi bien parmi les enseignants que les étudiants. Cette situation serait, selon eux, à l’origine de l’incendie du bâtiment administratif de l’ISC survenu l’année dernière, à la suite d’un mouvement de colère estudiantin contre une décision du DG.
Le DG rejette toutes les accusations
Contacté par MCP, le directeur général François Kabula Kasongo rejette en bloc toutes les accusations portées contre lui. Il parle d’une manœuvre orchestrée par une « bande de semeurs de trouble » au sein de l’institution.
« Je suis prêt à répondre point par point à ces accusations. Je demande à l’autorité de tutelle de diligenter une commission d’audit interne pour faire toute la lumière sur cette affaire. Il s’agit d’une manipulation politicienne destinée à salir mon image et nuire à ma réputation », a-t-il déclaré.
L’affaire reste à suivre, alors que les tensions continuent de secouer cet établissement d’enseignement supérieur du Kasaï.
Jacques Youssein Kijaja