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Des peines allant de 5 à 20 ans de prison ont été prononcées ce lundi 6 octobre 2025 par le tribunal militaire de garnison de Beni contre 23 personnes reconnues coupables d’appartenance ou de collaboration avec les Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe armé d’inspiration islamiste.
Le tribunal, siégeant au chef-lieu provisoire de la province du Nord-Kivu, a rendu son verdict sur une trentaine de dossiers dans le cadre d’un procès public ouvert depuis le 22 septembre à la tribune de l’hôtel de ville de Beni.
Infractions graves et lourdes peines
Les prévenus ont été reconnus coupables de plusieurs infractions, notamment : participation à un mouvement insurrectionnel, terrorisme, financement du terrorisme, détention illégale d’armes et de munitions de guerre, entre autres. En plus des peines d’emprisonnement, chacun devra s’acquitter de 400 000 francs congolais à titre de frais de justice.
Des acquittements et des cas particuliers
Le tribunal a acquitté 7 prévenus, estimant que les preuves à charge étaient insuffisantes. Par ailleurs, les poursuites ont été déclarées éteintes pour 5 autres prévenus, décédés en détention. Un autre dossier a été mis en suspens : il concerne une femme soupçonnée de troubles mentaux, pour laquelle le tribunal s’est déclaré non saisi.
62 accusés au total dans un procès pédagogique
Au total, 62 personnes comparaissent dans ce procès qualifié de « pédagogique » par le ministère public, en raison de son importance dans la lutte contre le terrorisme dans l’est de la RDC.
Parmi les personnes jugées figure Kasereka Katrisia Judson, poursuivi pour financement du terrorisme, participation à un mouvement insurrectionnel et recrutement au sein de l’ADF. Il avait déjà purgé une peine de cinq ans à la prison de Ndolo, à Kinshasa, pour des faits similaires. Il a été arrêté en 2025 en Ituri.
Des profils variés parmi les condamnés
Katrisia a été jugé aux côtés de Mumbere Birere Jérémie, alias Rama, de Bokeem Mohamed Ally, un ressortissant tanzanien, et de deux femmes : Masika Riziki Byamungu et Mariam Useni Marie. Ces deux dernières vivaient dans les camps des chefs rebelles Musa Baluku et Mze wa Kazi.
Selon l’accusation, Masika Riziki Byamungu aurait été envoyée par les ADF pour épouser Katrisia dans un but d’espionnage. De son côté, le Tanzanien aurait été recruté par ruse, mais arrêté avant de rejoindre les rangs rebelles. Il a été acquitté. En revanche, Katrisia et Mumbere Birere ont chacun écopé de 20 ans de prison, tandis que les deux femmes ont été condamnées à 15 ans de réclusion.
La suite du procès attendue
L’instruction des dossiers restants se poursuivra ce mardi, a annoncé le premier président du tribunal militaire de garnison de Beni.
Delphin Mupanda/ MCP, Nord-Kivu
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