Dans la province de la Tshopo, la tension politique à l’Assemblée provinciale s’accentue. Seize députés ont récemment signé une pétition visant la déchéance du président du Bureau, Mateus Kanga, l’accusant de détournement de fonds, de gestion opaque et de manquements à sa mission parlementaire. Les élus assurent que leur démarche vise à rétablir une gestion transparente et responsable de la première institution provinciale.
Les accusations portent notamment sur des fonds destinés à la réhabilitation du bâtiment de l’Assemblée, des contributions électorales, ainsi que sur la gestion des frais de fonctionnement depuis le début de la législature. La pétition mentionne également des violations des procédures de passation des marchés publics.
Face à ces allégations, le président Mateus Kanga a, au cours d’un point de presse relayé par Kis24, dénoncé l’implication du gouverneur de province derrière cette initiative, affirmant que des fonds publics sont détournés pour acheter les signatures des députés. Il se défend en rappelant son engagement à respecter les principes de l’éthique parlementaire et à exercer son rôle de contrôle, quelles que soient les pressions.
Dans ce climat de crise, l’Association des Leaders Intellectuels de la Grande Orientale (ALIGO) est intervenue le 11 octobre 2025 à Kisangani. Dans un communiqué officiel, l’organisation appelle au respect des procédures légales, à la transparence et à la responsabilité des acteurs politiques. L’ALIGO met en garde contre toute manipulation politique, l’achat de conscience ou le règlement de comptes personnels, qu’elle considère comme une menace pour la démocratie provinciale.
L’organisation exhorte députés et membres du Bureau à agir dans l’intérêt collectif et à privilégier la stabilité institutionnelle, essentielles pour le développement de la province. Affichant sa neutralité, l’ALIGO réaffirme son engagement citoyen à surveiller et plaider pour la redevabilité publique et invite toutes les parties à fournir les éléments nécessaires pour un débat serein et éclairé.
Cette intervention de l’ALIGO survient alors que la population de la Tshopo attend des solutions concrètes face aux défis persistants : manque d’infrastructures, insécurité et chômage des jeunes. La crise à l’Assemblée provinciale reflète les tensions entre élus et exécutif et pose la question de la gouvernance dans la province.
B.O.